Paru dans le Courrier
DELPHINE GOLDSCHMIDT-CLERMONT
Genève PUBLICATION - Pour aider les membres de la communauté latino-américaine, deux avocats viennent de traduire la loi sur les étrangers.
Nul n'est censé ignorer la loi. Et si la loi est rédigée dans une langue que l'on ne comprend pas? Pour aider la communauté latino-américaine hispanophone de Suisse à s'y retrouver dans la jungle de la législation helvétique, les avocats Carlos Jaïco Carranza et Sébastien Micotti ont pris l'initiative de traduire la nouvelle loi sur les étrangers (LEtr) en espagnol. «Nous voulons aider les Latino-américains arrivés depuis peu à s'intégrer, et informer ceux qui sont en situation irrégulière sur les sanctions qu'ils encourent», explique Carlos Jaïco Carranza. «On est toujours mieux protégé lorsque l'on connaît la loi.»
Jusqu'ici disponible uniquement dans les quatre langues nationales, le texte a été traduit et publié par les éditions Timéli grâce à des fonds privés, sans bénéficier de subventions de la Confédération. Si l'objectif est de toucher une part importante de la communauté latino-américaine, on ne peut pas parler pour l'instant d'une large diffusion. Le premier tirage, de deux cents exemplaires, est surtout destiné aux représentations diplomatiques des pays d'Amérique latine en Suisse et de Suisse en Amérique latine. «Ce sera une aide précieuse pour conseiller nos ressortissants», précise le consul général du Pérou à Zurich, Benjamin Chimoy. Malgré la complexité des textes de loi et d'ordonnances, l'ouvrage a été voulu «lisible, aéré et accessible à tous». Il est tout de même vendu 30 francs pièce.
Au Centre de contact suisses-immigrés, on salue l'initiative. «Les personnes qui arrivent à Genève sont confrontées à un véritable déficit d'information», explique Marie Houriet, permanente de l'association. «Beaucoup ne savent pas qu'elles sont en situation irrégulière, ou imaginent que faire venir leur enfant, ou en avoir en Suisse, régularisera leur situation... Notre permanence concernant les permis de séjour est surchargée.» Plutôt qu'une traduction de la loi, Marie Houriet souligne la nécessité d'en publier une présentation générale, axée sur les points principaux. «Dans tous les cas, la permanence reste indispensable parce que les gens viennent nous voir avec des questions précises et qu'ils ont besoin d'aide pour trouver la réponse à leur situation. Mais un feuillet d'information lui serait complémentaire.» Le Bureau de l'intégration est conscient du problème. A l'initiative de son délégué André Castella, une brochure sera distribuée à tous les nouveaux arrivants à Genève dès octobre prochain. Parmi de nombreuses informations relatives à la vie quotidienne, elle contiendra des renseignements sur la loi sur les étrangers, et notamment sur le regroupement familial. Seul bémol: dans un premier temps, la brochure ne sera disponible qu'en français.
1 commentaire:
Référence faite à l’article de Mme Delphine Goldschmidt-Clermont cité sous rubrique. Cet article a d’ores et déjà été repris par différents sites et blogs d’associations d’aide aux étrangers.
Son contenu appelle toutefois les précisions suivantes, soulignées déjà lors de la conférence de presse du 9 courant :
1. L'ouvrage (traduction espagnole de la Loi sur les étrangers et les deux ordonnances fédérales d'applications) contient également de nombreux commentaires en espagnol des articles de loi, à l'attention du public, lequel n’est précisément souvent pas familier avec le style du texte légal. Dans la même optique, le langage choisi se veut le moins technique possible.
2. De plus, les principes généraux et le fonctionnement de la loi sont expliqués en termes simples et accessibles.
3. L'ouvrage est disponible aux éditions TIMELI à Genève (www.timeli.ch).
4. Cet ouvrage entièrement autofinancé, sans aucune aide des collectivités fédérale, cantonales ni communales ni d’association, cela dans le but d’une meilleure diffusion de la loi et de sa compréhension par le plus grand nombre. Dès lors, son prix (Fr. 30) a été précisément fixé pour le rendre abordable à tous, ne couvrant que les frais de publication et d’édition, à l’exclusion du travail de rédaction et de traduction, entièrement pris en charge par les auteurs. A titre de comparaison, la traduction anglaise du code suisse des obligations (partie I ; même nombre de pages environ, sans aucun commentaire ni références) est vendue à 220 fr.
· Le nombre d’exemplaires n’est pas limité à 200 ; il ne s’agit là que du nombre d’exemplaires disponibles en stock au jour de la conférence de presse et le tirage continue. Nous avons opté pour une formule qui permet la réimpression immédiate d’exemplaires à mesure des commandes passées chez TIMELI.
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