COMMUNIQUE DE PRESSE
Depuis le 1er juillet la France exerce la présidence de l'union européenne et a inscrit dans son calendrier l'instauration d'un pacte européen sur l'immigration et l'asile qui va accentuer la vulnérabilité et la répression des migrants.
Déjà, la directive adoptée par le parlement européen le 18 juin dernier restreint si besoin en était le droit d'immigrer ou de demander asile;
Cette directive résultat d'un compromis inique tend à harmoniser par le bas les législations européennes en matières de rétention et d'expulsion des étrangers indésirables sur le sol européen et à généraliser les politiques d'internement des migrants.
Les dispositions de cette directive sont inacceptables et marquent une fantastique régression des droits de l'homme et reflète la brutalité du sort réservé aux migrants, demandeurs d'asile, réfugies tous indésirables sur le continent européen;
• Dix huit mois (18) d'internement pour le seul fait d'avoir franchi les frontières et de vouloir vivre en Europe,
• Rétention et expulsion de mineurs et de personnes vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées, victimes de torture...)
• Possibilité d'expulser des personnes vers un pays de transit, même en l'absence de liens familiaux avec/dans ce pays,
• Interdiction de retour sur le territoire européen pour une durée de cinq ans(5), pour les étrangers expulsés,
• Non délivrance de titre de séjour aux étrangers souffrant de maladies graves...
Cette directive place les étrangers surtout ceux en provenance de l'Afrique subsaharienne dans une situation d'exception (internement à la discrétion de l'administration, faiblesse des droits de la défense, bannissement).
La RADDHODIASPORA dénonce ces mesures outrancières qui ouvrent la voie à une généralisation de politiques d'enfermement des migrants et constituent une nouvelle étape grave dans l'affaiblissement des garanties démocratiques des libertés et droits fondamentaux,
• Déplore l'adoption d'une directive où le cynisme et la xénophobie l'emportent sur la dignité, l'égalité de tous les hommes et la liberté de circuler contenue dans la déclaration universelle des droits de l’homme « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays » (art.13-2)
La RADDHODIASPORA dénonce avec véhémence le silence assourdissant et la léthargie des gouvernements africains et singulièrement celui du Sénégal dont les ressortissants seront les premières victimes de ces nouveaux "camps d'internement" et des futurs "charters de la honte".
Exhorte
- L'union africaine à faire preuve de plus de célérité pour la protection de ces citoyens.
- Les organisations des sociétés civiles africaines d'exiger le respect des conventions internationales relatives à la libre circulation des personnes.
Fait à Lyon et à Genève, le 5 juillet 2008
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