Un programme d’activités meublera les journées des résidents du Centre d’enregistrement et de procédure. Objectif: diminuer leur présence au village. Un article de Céline Charbon dans 24 Heures.
Le syndic, Laurent Francfort (à g.), et le conseiller d’Etat Philippe Leuba souhaitent voir deux fois moins de requérants dans les rues. VALLORBE, LE 12 JUIN 2008 MICHEL DUPERREX
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Garde forestier, Dominique Favre applaudit ce type d’intégration. Depuis octobre, il accueille déjà des requérants dans les équipes forestières: «Ceux qui ont été employés à des travaux d’élagage se sont révélés efficaces et motivés.» Le garde dénonce, par contre, la «légèreté» de l’ODM lorsqu’il s’agit de gérer ces collaborations: «Il faudrait plus de moyens, de transport notamment, pour faciliter aux requérants l’accès à ces travaux.» L’Office s’est, depuis, engagé à nommer un coordinateur.
«Les requérants seront des clients comme les autres sur nos sites touristiques», relève pour sa part Olivier Blanc, président de l’Office du tourisme. «La démarche a le mérite de les intéresser à la région autrement.»
Local de la gare fermé
Pour diminuer le climat d’insécurité qu’inspire leur présence à la gare, le local que l’Association auprès des requérants d’asile de Vallorbe y occupe sera fermé cet été. Une structure d’accueil sera créée, 200 mètres plus à l’écart, dans des Portakabin. Un transfert devisé à 15 000 fr., payé par le canton. Impatient de voir ces mesures se concrétiser, Laurent Francfort ne crie pas victoire: «On est sur une poudrière: un seul incident avec des requérants et elle explosera.»
Moins nombreux dans le canton
La «décrue» observée au niveau suisse se confirme en terre vaudoise: le 31 mai, le nombre de requérants d’asile dans le canton plafonnait à 3983, soit 1000 de moins qu’au 31 décembre 2007. Ce résultat ne tient pas compte des 596 personnes qui doivent quitter le territoire et sont au bénéfice de l’aide d’urgence. «Vaud applique désormais à la lettre la Loi sur l’asile, tout en poursuivant une politique humaine et responsable», a résumé Philippe Leuba, chef du Département de l’intérieur, lors de son bilan semestriel sur l’asile. Selon lui, cette ligne de conduite ferme redonne au canton «du crédit auprès des autorités fédérales ».
Comme l’an dernier, Vaud remporte la palme du canton enregistrant le plus de demandes de régularisation humanitaire. Prévue par l’article 14 de la nouvelle loi sur l’asile, cette procédure donne une deuxième chance aux personnes frappées d’une décision de renvoi, pour autant qu’elles soient bien intégrées, présentes depuis cinq ans sur le territoire, à une adresse connue.
Au 31 mai, 979 demandes ont été reçues, dont 598 transmises à l’ODM. Ce qui correspond aux 42,7% des dossiers déposés dans le pays. «Nous utilisons cette possibilité quatre fois plus que les autres cantons», calcule Philippe Leuba. Il a aussi relevé que 469 permis B avaient été délivrés par les services d’Eveline WidmerSchlumpf, contre 15 refus et 114 demandes en attente.
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