Sandrine Bavaud, députée Verte, à Lausanne, réagit à l'article intitulé "Les requérants de Vallorbe iront visiter les grottes". Un courrier de lecteur dans la rubrique Vous avez la parole de 24 Heures.
La décrue du nombre de requérants d’asile dans le canton de Vaud s’expliquerait principalement, selon le conseiller d’Etat Philippe Leuba, par une application à la lettre de la loi sur l’asile et la mise en oeuvre d’une politique humaine et responsable. Une telle synthèse est certainement un peu rapide.
Premièrement, le nombre de requérants d’asile diminue car les conflits armés ne sont plus d’actualité dans les Balkans.
Deuxièmement, grâce au soutien de la société civile, du milieu associatif et d’élus, des centaines ont obtenu un permis de séjour. Contrairement aux propos du Conseil d’Etat, le canton a bel et bien une marge de manoeuvre dans le domaine de l’asile.
Troisièmement, avec le durcissement de la politique à l’égard de la migration, des centaines de personnes sont passées dans la clandestinité, voire la criminalité, afin de survivre. Les risques à l’encontre de la sécurité publique s’accroissant, il ne paraît donc pas adéquat de parler d’une politique responsable.
La politique menée par nos autorités, soutenue consciemment ou inconsciemment par une majorité de la population, n’est pas davantage appliquée avec humanité pour l’ensemble des catégories de requérants d’asile. En effet, avec trois repas en nature ou 8 francs par jour pour se nourrir, les dégâts sur le long terme sont prévisibles: le degré de précarisation allant de pair avec l’état de santé, il faut s’attendre à un accroissement des troubles psychologiques et psychiatriques chroniques.
Malades ou non reconnus par leur pays d’origine, de nombreux requérants déboutés resteront durablement chez nous en toute légalité: pour ces femmes, ces hommes et ces enfants coupés de leur dignité humaine, nous devons continuer à nous mobiliser et montrer l’exemple!
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