jeudi 19 juin 2008

Dans la peau d'un clandestin

Fabrizio Gatti raconte sa fantastique épopée. (DR)


Fabrizio Gatti

Son voyage a débuté sur le capot d'une voiture stationnée devant la gare de Milan. Il y avait étalé une carte de l'Afrique. Des doigts noirs se sont tendus pour lui montrer la route. Agadez au Niger, l'oasis de Dirkou, El-Gatrun en Libye, Tripoli, la traversée de la Méditerranée à la grâce de Dieu jusqu'à l'île italienne de Lampedusa ou, mieux encore, la Sicile. Avant qu'un des clandestins croisés à la gare n'ait le temps de s'étonner de ses questions, Fabrizio Gatti, journaliste d'investigation à l'hebdomadaire L'Espresso, était déjà parti préparer son paquetage, direction Dakar.
Nourri depuis son enfance des récits de Stevenson, Marco Polo ou du journal de Christophe Colomb, Gatti, journaliste bien connu en Italie pour ses enquêtes "infiltrées", allait pouvoir vivre ce qu'il appelle "le voyage héroïque contemporain": la migration africaine vers une Europe qui se dérobe. "Il fallait que je suive le fleuve depuis la source. Ces dernières années, l'ignorance a produit une grande propagande xénophobe en Italie, je voulais humaniser ces personnes qui se déracinent, et raconter leur histoire."

Lire l'article complet du JDD

Lire également "Io, clandestino a Lampedusa", le récit de Fabrizio Gatti dans l'Espresso (en italien): "Repêché en mer et enfermé dans le centre de permanence temporaire, l'envoyé de l'Espresso a vécu une semaine avec les émigrés, dans des conditions inhumaines. Il a été ensuite libéré avec une feuille de route."

Aucun commentaire: