mardi 15 avril 2008

L'UDC lance sa campagne avec les mêmes grosses ficelles xénophobes

Lire cette dépêche de l'ATS

L'UDC a lancé mardi sa campagne sur son thème phare, l'initiative sur les naturalisations par les urnes, en recourant à ses vieilles recettes.


Pour sa campagne, l'UDC ressort l'affiche qui avait fait mouche en 2004.
Le parti a recyclé l'affiche qui a permis de faire capoter en 2004 les projets visant à octroyer plus facilement la nationalité suisse.

Pour convaincre le peuple, l'UDC met en scène des mains, dont certaines à la peau brune ou noire, se ruant sur des passeports à croix blanche. «Manifestement cette affiche a su toucher la population», a déclaré le président du parti Toni Brunner devant la presse faisant référence aux votations d'il y a trois ans et demi.

Et le conseiller national st-gallois de se féliciter que l'UDC ait pu empêcher grâce à cet épouvantail la naturalisation facilitée des jeunes étrangers de la deuxième génération et l'octroi automatique du passeport suisse à ceux de la troisième génération.

Criminels, profiteurs, musulmans

Une fois de plus, les démocrates du centre vont brandir la menace de naturalisations en masse pour défendre leur projet en votation le 1er juin. De 1991 à 2007, les cas d'octroi de la nationalité suisse ont presque octuplé. Au total, 450 417 décisions positives ont été rendues durant cette période, soulignent-ils.

Dans leur ligne de mire: les «criminels» et «les profiteurs des assurances sociales» mais aussi les naturalisés provenant des Balkans et de Turquie dont «une partie importante sont des musulmans».

Votations par les urnes

L'initiative populaire «pour des naturalisations démocratiques» vise à contrecarrer des arrêts du Tribunal fédéral (TF) datant de juillet 2003. Mon Repos a alors jugé que les votations organisées sur des naturalisations ont un caractère inconstitutionnel, voire discriminatoire, la décision finale d'accorder ou non le passeport à croix blanche ne pouvant être motivée.

L'UDC veut permettre aux citoyens de fixer eux-mêmes la procédure prévue pour la naturalisation dans leur commune (votation populaire ou décision du législatif communal par exemple). Elle exclut tout recours en cas de refus de la nationalité helvétique.

Même si la naturalisation par les urnes est une pratique cantonnée à la Suisse alémanique, le parti y voit une tradition suisse qui a fait ses preuves. «Les habitants des communes concernées connaissent tout de même mieux les conditions de vue et le caractère des candidats à la naturalisations que des tribunaux et des fonctionnaires coupés de la réalité», a dit Toni Brunner.

Et pas question de permettre au candidat refusé de contester la décision. La naturalisation n'est pas un simple acte administratif mais bien une décision politique qui doit être définitive, selon le conseiller national vaudois Guy Parmelin. Pire aux yeux de l'UDC, le droit de recours inciterait les autorités à accorder plus facilement le droit de cité en cas de doute.

Une naturalisée UDC

Pour convaincre de sa bonne foi, le parti met en avant «sa naturalisée», la conseillère nationale lucernoise d'origine slovaque Yvette Estermann. Selon elle, les membres d'une commune veulent qu'une personne étrangère souhaitant la nationalité suisse ait la volonté de s'intégrer. «Elle apprendra alors plus facilement la langue, nouera des contacts sociaux et finira par aimer sa patrie d'adoption».

Les étrangers ne comprennent d'ailleurs pas pourquoi les autorités de naturalisation ne sont pas plus sévères à l'égard des délinquants, a affirmé la Lucernoise. «Cette situation est particulièrement injuste pour ceux qui travaillent durement, paient leurs impôts et éduquent leurs enfants pour en faire des adultes consciencieux».

Pour le reste, l'UDC balaie l'argument selon lequel son initiative serait contraire au droit international public. Aucune convention internationale ne pose l'octroi du droit de cité comme un droit huminitaire élementaire, note-t-elle.


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