jeudi 6 mars 2008

Barrage d’Ilisu (Turquie) : 1500 habitants demanderont l’asile en cas de construction


Lu dans Protestinfo

Au moins 1500 habitants de la vallée du Tigre, au sud-est de la Turquie, demanderont l’asile à la Suisse, l’Autriche et l’Allemagne si le barrage d’Ilisu est construit, indique la Déclaration de Berne.

En mars 2007 en effet, les gouvernements suisse, autrichien et allemand ont accordé des assurances contre les risques à l’exportation aux entreprises impliquées dans la livraison de l’équipement électrique pour le grand barrage. Ils ont ainsi donné le feu vert au financement et à la construction de cet ouvrage controversé, bien que ce projet présente de sérieux manquements aux standards internationaux en matière de déplacements de population, de protection culturelle et d’écologie. Le barrage d’Ilisu inondera totalement la région. Aujourd’hui, une centaine d’habitants d’Hasankeyf, ville historique de l’est de la Turquie, remettront à Ankara les lettres de leurs compatriotes aux ambassadeurs des trois gouvernements qui, en 2007, ont favorisé la construction du barrage en accordant des garanties contre les risques à l’exportation.

Les 1500 signataires s’adressent à la conseillère fédérale Doris Leuthard ainsi qu’aux chanceliers Angela Merkel et Alfred Gusenbauer : « la ville historique de Hasankeyf est notre culture et notre mémoire ». Ils leur demandent de retirer immédiatement leur soutien au projet et constatent que la région aurait plutôt besoin d’un appui pour le développement du tourisme et de l’agriculture. Les 55’000 familles concernées ne croient plus aux promesses de la Direction générale des travaux hydrauliques turques (DSI), ni au soutien des gouvernements européens censé atténuer les conséquences négatives du projet. Aujourd’hui, des milliers de déplacés d’autres barrages tentent de survivre dans les bidonvilles des grandes agglomérations. Lors des premières expropriations, en outre, la DSI aurait ignoré les exigences de la Suisse : il n’y aurait pas assez de terres fertiles pour permettre aux personnes déplacées de commencer une nouvelle vie, constate la Déclaration de Berne. (ProtestInfo/Com.)

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