samedi 23 février 2008

Le centre de requérants «rassure» les Bellerins

Le centre EVAM (ex-Fareas) s’est vidé depuis le 1er janvier, avec l’introduction des nouvelles directives de prise en charge des demandeurs d’asile déboutés. Depuis, seuls les familles et autres cas «vulnérables» y sont acceptés, selon les voeux des habitants de la cité du sel. Un article de Karim di Matteo dans 24 Heures.

Malgré un refus déjà signifié par le canton
de Vaud et la perspective d’un retour forcé
en Géorgie, Rusudani Kobachidze et son fils
Edouard espèrent encore que l’Etat régularisera
leur situation en Suisse.
BEX, LE 21 FÉVRIER 2008
PHILIPPE MAEDER

Pour une partie des Belle­rins, «requérants d’asile» rimait, ces dernières an­nées, avec trafic de drogue. D’autant plus après les descentes de police de novembre 2006 au centre du chemin de l’Ecluse et dans deux bars de Bex, avec interpellation de trafiquants à la clé.
Le changement de popula­tion opéré au centre de l’Eta­blissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) – ex-Fareas – a apaisé certaines de ces craintes. Seuls des fa­milles et cas dits «vulnérables» y sont acceptés, comme le veu­lent les nouvelles dispositions de la loi sur l’asile en vigueur depuis le 1er janvier, et confor­mément aux attentes de la com­mune de Bex pour «sécuriser» les rues de la cité du sel.
Le syndic Michel Flückiger veut pour preuve de ce retour à la sérénité les «sept ou huit courriers de citoyens parvenus à la Municipalité pour se ré­jouir d’avoir retrouvé un peu de sérénité.» La population du centre a par ailleurs diminué drastiquement: 36 résidents y séjournent contre 130 au mini­mum encore l’an dernier. Une trentaine d’autres personnes sont attendues durant les relâ­ches de Pâques.
Budget de 900 francs
Bien des couloirs et des mar­ches d’escaliers sont à franchir dans le labyrinthe de l’EVAM avant d’y rencontrer quelqu’un! Jusqu’au sourire de Kobachidze Rusudani, occupée à nettoyer quelques chambres. Cette implication dans la vie du centre vaut à la Géorgienne de 46 ans de tuer le temps, mais surtout d’arrondir ses fins de mois, si l’on ose dire. Trois cents francs mensuels, qui s’ajoutent au budget familial et aux 9 fr. 50 par personne et par jour versés par l’Etat, selon les nou­velles dispositions de la loi sur l’asile en vigueur depuis le 1er janvier pour les personnes s’étant vues refuser le droit deséjourner en Suisse (14 francs auparavant). Au total, moins de 900 francs par mois. Juste de quoi se nourrir (seul le gîte est offert) et permettre à son fils Edouard, 19 ans, de suivre une formation quotidienne à l’Office de perfectionnement scolaire, de transition et d’insertion de Lausanne. Les deux pensionnai­res du site, frappés d’une non­entrée en matière (NEM) lors de leur demande d’asile, sont arrivés il y a trois mois, après une année passée au centre de Crissier.

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