mercredi 2 mai 2007

Le syndic de Bex regrette ses propos et s'excuse

Tout s'est déroulé dans la plus grande discrétion. Le 20 mars dernier, le comité directeur du Parti socialiste vaudois (PSV) décidait d'ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre du syndic de Bex, Michel Flückiger. Craignant que cette affaire n'entache l'image du parti en pleine campagne électorale, les roses ont tout fait pour l'étouffer. Deux semaines encore avant le lancement de la procédure, la présidente du PSV, Josiane Aubert, déclarait que Michel Flückiger n'était «pas en porte-àfaux avec les objectifs du parti» (notre édition du 7 mars). Depuis plusieurs années, le syndic de Bex multipliait les déclarations à relents xénophobes. Face aux médias ou lors d'assemblées publiques, il évoquait des «arrivages» de requérants d'asile et employait des métaphores animalières à leur égard. En octobre 2005, Michel Flückiger écrivait même dans le journal local les «Echos Bellerins», que «la municipalité ne peut pas éliminer à elle seule les parasites qui ont été placés au Centre d'hébergement de Bex, et notamment le marché de la drogue qui conta-
mine le pays». Alerté par l'écrivain et journaliste Innocent Naki, membre du Parti socialiste suisse, le PSV se décidait finalement à agir. En mars dernier, c'est à l'unanimité que le comité directeur a ouvert une procédure disciplinaire.
Le différend a finalement pu être réglé à l'amiable. Entendu le 19 avril par le comité directeur du parti, Michel Flückiger a dit regretter la teneur de ses propos. Il s'est aussi engagé à ce que de tels dérapages ne se reproduisent plus. Contacté hier par téléphone, le syndic de Bex affirme qu'il a dès le début exprimé des regrets. «Mais m'excuser, c'était exclu, ajoute-t-il. Je ne vois pas pourquoi je m'excuserais.» Alors qu'au début du mois de mars, la vice-présidente du PSV Cesla Amarelle disait attendre des excuses, le comité directeur s'est finalement contenté de regrets. Samedi dernier, il a décidé à l'unanimité de clore la procédure disciplinaire. En soi, l'ouverture d'une telle procédure est loin d'être anodine, tant elle est rare au PSV. Selon plusieurs militants socialistes de longue date, le
dernier précédent remontait... au milieu des années 1990. L'affaire en question n'est d'ailleurs pas sans présenter des similitudes avec le cas de Michel Flückiger, même si, chez les roses, on s'empresse de souligner qu'elle était «nettement plus grave». Le syndic d'Aigle, Robert Rittener, était alors exclu du PSV pour ses déclarations xénophobes. Mais la décision du parti avait été facilitée par un autre incident: Robert Rittener s'était présenté au Conseil d'Etat contre l'avis de sa section. Son exclusion n'en provoquait pas moins un durable traumatisme chez les socialistes de la région.
La présidente du PSV, Josiane Aubert, se réjouit de l'issue qui a pu être trouvée à l'affaire du syndic de Bex. Tout en se défendant d'excuser les propos de Michel Flückiger, elle estime que «le gouvernement a contribué à péjorer la situation à Bex, en ne fournissant pas les moyens nécessaires pour faire face à la modification de la population» hébergée au centre de requérants d'asile.

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