«Si un observateur cherche les problèmes, il en trouvera!»
Un expert de l’OSCE se penche sur la situation de la communauté islamique dans notre pays. Analyse de la sociologue Mallory Schneuwly Purdie.
– La situation des musulmans dans notre pays est-elle si inquiétante?
– Dans les relations avec les musulmans, deux choses sont importantes: la garantie de la liberté religieuse et le respect de notre constitution par cette communauté. De ce point de vue, les choses se passent en général sans problème. Mais si un observateur cherche les problèmes, il en trouvera! Le port du voile n’est pas toujours accepté et on observe des discriminations, notamment à l’emploi. Mais comme beaucoup de choses se passent au niveau cantonal, on peut difficilement généraliser. D’autre part, il y a certainement chez nous des musulmans radicaux, comme ailleurs en Europe. Actuellement, l’opinion publique étrangère est frappée par l’initiative contre les minarets. Cependant, les vrais enjeux sont les mêmes un peu partout: il s’agit d’intégrer une population marginale économiquement.
– En Suisse, il semble que le regard sur cette communauté s’est durci…
– Cela s’explique par un contexte général de remise en question. Quand un pays traverse une crise identitaire, il a besoin de se trouver un ennemi. Pendant longtemps, c’était le péril rouge. Maintenant, c’est le péril vert.
– Est-ce particulier à notre pays?
– Non. La particularité, dans notre pays, tient au fait que cette communauté est très hétérogène. En Suisse, les musulmans sont originaires aussi bien des Balkans, de Turquie, du bassin méditerranéen que du Moyen-Orient. Du coup, ce groupe peine à s’organiser. Ses membres n’ont pas de langue en commun et parfois, il existe des tensions entre eux. Même la façon d’être musulman peut être très différente suivant que vous êtes originaire d’un ancien Etat communiste ou d’un régime islamique!
Un article de Caroline Zuercher pour 24 Heures
Un expert de l’OSCE se penche sur la situation de la communauté islamique dans notre pays. Analyse de la sociologue Mallory Schneuwly Purdie.
Mallory Schneuwly Purdie est
aussi sociologue à l’Observatoire des
religions à l’Uni de Lausanne.
Les quelque 330 000 musulmans de Suisse font l’objet d’une attention particulière. Représentant de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) contre l’intolérance et les discriminations envers les musulmans, Ömür Orhun visite notre pays jusqu’à demain. Mallory Schneuwly Purdie, vice-présidente du Groupe de recherche sur l’islam en Suisse (GRIS), répond à nos questions. aussi sociologue à l’Observatoire des
religions à l’Uni de Lausanne.
– La situation des musulmans dans notre pays est-elle si inquiétante?
– Dans les relations avec les musulmans, deux choses sont importantes: la garantie de la liberté religieuse et le respect de notre constitution par cette communauté. De ce point de vue, les choses se passent en général sans problème. Mais si un observateur cherche les problèmes, il en trouvera! Le port du voile n’est pas toujours accepté et on observe des discriminations, notamment à l’emploi. Mais comme beaucoup de choses se passent au niveau cantonal, on peut difficilement généraliser. D’autre part, il y a certainement chez nous des musulmans radicaux, comme ailleurs en Europe. Actuellement, l’opinion publique étrangère est frappée par l’initiative contre les minarets. Cependant, les vrais enjeux sont les mêmes un peu partout: il s’agit d’intégrer une population marginale économiquement.
– En Suisse, il semble que le regard sur cette communauté s’est durci…
– Cela s’explique par un contexte général de remise en question. Quand un pays traverse une crise identitaire, il a besoin de se trouver un ennemi. Pendant longtemps, c’était le péril rouge. Maintenant, c’est le péril vert.
– Est-ce particulier à notre pays?
– Non. La particularité, dans notre pays, tient au fait que cette communauté est très hétérogène. En Suisse, les musulmans sont originaires aussi bien des Balkans, de Turquie, du bassin méditerranéen que du Moyen-Orient. Du coup, ce groupe peine à s’organiser. Ses membres n’ont pas de langue en commun et parfois, il existe des tensions entre eux. Même la façon d’être musulman peut être très différente suivant que vous êtes originaire d’un ancien Etat communiste ou d’un régime islamique!
Un article de Caroline Zuercher pour 24 Heures
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