Lire aussi l'article du Temps
«Solidarité sociale» ou «sacré tour de vis»: les visées du plan varient considérablement selon les sensibilités politiques des responsables.
Le plan anti-mendicité du canton et de la ville de Genève est lancé. Les autorités l’ont présenté hier. Il se déroulera en deux phases: jusqu’au 1er décembre, police, agents de sécurité municipaux (ASM), voirie et services sociaux interviendront massivement sur le terrain. Un recensement sera effectué, les ponts sous lesquels dorment les mendiants seront évacués, des solutions temporaires d’hébergement seront proposées.
Dans un deuxième temps, un groupe d’îlotage communautaire composé à parts égales de gendarmes et d’ASM prendra le relais. Le volet répressif du plan consistera à expulser les mendiants qui contreviennent à la loi sur les étrangers.
Voilà pour le cadre. La tonalité du plan, elle, différait sensiblement selon que l’on écoutait Laurent Moutinot, conseiller d’Etat, ou Pierre Maudet, conseiller administratif. Le premier, socialiste, dit vouloir lutter contre la mendicité, pas contre les mendiants. Avant de parler «lutte contre les infractions» et «respect de la tranquillité publique », il insiste sur la «solidarité sociale» et le «respect de la dignité». Rappelant qu’aucun réseau mafieux n’existe, qu’aucun mendiant rom n’est impliqué dans une affaire pénale grave, il réaffirme que «tendre la main ne saurait être une infraction » et qu’il est «naturel que ces défavorisés tentent leur chance ailleurs» qu’en Roumanie.
Le second, radical, adopte un ton plus sec. Il évoque «un sacré tour de vis», une répression «assez dure», et espère «créer une situation d’inconfort» pour les mendiants. L’idée-clé lui paraissant être de «limiter l’attractivité » de Genève.
Comme la Brigade des squats
La disparition des campements sous les ponts devrait être la première conséquence visible du plan. «Il faut que personne, en hiver, ne passe la nuit sous un pont. C’est inacceptable et indigne », déclare Pierre Maudet. Les mendiants seront invités à rejoindre deux abris de la protection civile. Le premier, aux EauxVives, existe déjà. Il est traditionnellement ouvert à tous les types de SDF. Une centaine de personnes peuvent y dormir. Le second ouvrira à Carouge et comptera une cinquantaine de lits. Il sera destiné aux femmes et aux enfants. Tous ne pourront rester que dix nuits, durant lesquelles ils devront trouver une «solution durable».
Jusqu’au 1er décembre, un large recensement des mendiants sera mené. Puis, le groupe d’îlotage communautaire se mettra en branle. Cette dizaine d’agents aura pour mission de connaître le milieu, d’y trouver des relais afin de faire passer le message de la police. Bref, ils travailleront sur le modèle de la Brigade des squats.
Si les autorités s’opposent aux amendes, elles auront recours à la répression via la loi sur les étrangers. Celle-ci stipule que les ressortissants roumains, entre autres, peuvent être expulsés après 90 jours s’ils sont touristes, et sans délai s’ils ne peuvent justifier d’un moyen de subsistance.
Un article signé Jérôme Faas dans 24 Heures
Lire l'article du Matin sur le même sujet
Le plan anti-mendicité du canton et de la ville de Genève est lancé. Les autorités l’ont présenté hier. Il se déroulera en deux phases: jusqu’au 1er décembre, police, agents de sécurité municipaux (ASM), voirie et services sociaux interviendront massivement sur le terrain. Un recensement sera effectué, les ponts sous lesquels dorment les mendiants seront évacués, des solutions temporaires d’hébergement seront proposées.
Dans un deuxième temps, un groupe d’îlotage communautaire composé à parts égales de gendarmes et d’ASM prendra le relais. Le volet répressif du plan consistera à expulser les mendiants qui contreviennent à la loi sur les étrangers.
Voilà pour le cadre. La tonalité du plan, elle, différait sensiblement selon que l’on écoutait Laurent Moutinot, conseiller d’Etat, ou Pierre Maudet, conseiller administratif. Le premier, socialiste, dit vouloir lutter contre la mendicité, pas contre les mendiants. Avant de parler «lutte contre les infractions» et «respect de la tranquillité publique », il insiste sur la «solidarité sociale» et le «respect de la dignité». Rappelant qu’aucun réseau mafieux n’existe, qu’aucun mendiant rom n’est impliqué dans une affaire pénale grave, il réaffirme que «tendre la main ne saurait être une infraction » et qu’il est «naturel que ces défavorisés tentent leur chance ailleurs» qu’en Roumanie.
Le second, radical, adopte un ton plus sec. Il évoque «un sacré tour de vis», une répression «assez dure», et espère «créer une situation d’inconfort» pour les mendiants. L’idée-clé lui paraissant être de «limiter l’attractivité » de Genève.
Comme la Brigade des squats
La disparition des campements sous les ponts devrait être la première conséquence visible du plan. «Il faut que personne, en hiver, ne passe la nuit sous un pont. C’est inacceptable et indigne », déclare Pierre Maudet. Les mendiants seront invités à rejoindre deux abris de la protection civile. Le premier, aux EauxVives, existe déjà. Il est traditionnellement ouvert à tous les types de SDF. Une centaine de personnes peuvent y dormir. Le second ouvrira à Carouge et comptera une cinquantaine de lits. Il sera destiné aux femmes et aux enfants. Tous ne pourront rester que dix nuits, durant lesquelles ils devront trouver une «solution durable».
Jusqu’au 1er décembre, un large recensement des mendiants sera mené. Puis, le groupe d’îlotage communautaire se mettra en branle. Cette dizaine d’agents aura pour mission de connaître le milieu, d’y trouver des relais afin de faire passer le message de la police. Bref, ils travailleront sur le modèle de la Brigade des squats.
Si les autorités s’opposent aux amendes, elles auront recours à la répression via la loi sur les étrangers. Celle-ci stipule que les ressortissants roumains, entre autres, peuvent être expulsés après 90 jours s’ils sont touristes, et sans délai s’ils ne peuvent justifier d’un moyen de subsistance.
Dès vendredi, les mendiants seront
recensés et les sites où ils dorment
seront évacués par la voirie.
Michel Perret
recensés et les sites où ils dorment
seront évacués par la voirie.
Michel Perret
Un article signé Jérôme Faas dans 24 Heures
Lire l'article du Matin sur le même sujet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire