Khaled Azizi, requérant d’asile afghan
Il a de la classe, Khaled Azizi, vêtu d’une chemise sur mesure et d’un pantalon noir parfaitement coupé. Normal, il était tailleur en Afghanistan, avant d’être requérant d’asile en Suisse. «Je ne voulais pas spécialement venir dans votre pays, raconte-t-il. Je devais surtout fuir les talibans, qui m’ont emprisonné à plusieurs reprises.»
C’est à l’aide d’un passeur qu’il arrive à Genève en 2004. Depuis, il fait partie des quelque 45?000 requérants d’asile que compte la Suisse. Après plusieurs centres d’hébergements, Khaled s’établit à Lausanne. Aujourd’hui, il a 27 ans. «Mais je fais plus âgé, c’est sans doute lié à mon parcours», semble-t-il s’excuser dans un français presque parfait. «Apprendre la langue était ma priorité. C’était le seul moyen de m’intégrer et de trouver du travail.» Difficile pourtant de trouver des cours à prix abordable. «Ici, personne ne vous prend par la main, il faut se débrouiller seul.» C’est finalement l’association Franc-Parler, à Renens, qui lui apprendra les rudiments de la langue. Sa motivation fera le reste. Mais décrocher un emploi s’avère plus compliqué. Le livret N de requérant d’asile rebute plus d’un employeur. Jusqu’à ce que, il y a neuf mois, Nestlé lui donne sa «chance» et l’engage à 100% dans son usine de distribution de capsules Nespresso à Chavornay. «Aujourd’hui, j’ai un appartement, je paie des impôts, je cotise pour l’AVS, et j’ai autant d’amis suisses qu’étrangers», sourit Khaled, non sans fierté.
N. H.
Scott Sherman, cadre américain
«Ma famille et moi mangent dans un restaurant tous les mardis. It’s pizza soir.» Le français est encore approximatif, la prononciation hésitante. Depuis son arrivée en Suisse, en août 2005, Scott Sherman n’a que rarement l’occasion de parler notre langue. «J’habitais en Californie, raconte-t-il en anglais. Un jour, le téléphone a sonné et on m’a dit que j’étais affecté à Tolochenaz.»
Cet Américain de 41 ans est vice-président des ressources humaines chez Medtronic, pour l’Europe, le Canada et les marchés émergents. Et son principal outil de travail est la langue de Shakespeare. Scott fait partie de ces étrangers des «états tiers» du deuxième cercle que les entreprises font venir en justifiant leur haut niveau de qualification. Nul besoin de longues démarches pour obtenir un permis de séjour. «Medtronic s’est chargé de tout. Maintenant, chaque année, ça nous prend 5 minutes pour le renouveler.» Ses enfants de 14 et 12 ans vont à l’Ecole internationale de Lausanne, où ils apprennent le français. «Pour s’intégrer et comprendre la culture du pays, c’est primordial, alors toute la famille s’y est mise!» Mais pour Scott, s’intégrer, c’est aussi participer activement à la vie locale. «J’entraîne une équipe de basket et je vais au marché tous les samedis!» S’établir en Suisse? «Pourquoi pas. C’est un des plus beaux pays du monde, la qualité de vie est exceptionnelle et l’on se sent en sécurité. Mais ce n’est pas à moi de choisir. Un coup de fil et je suis amené à repartir .»
N. H.
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