mercredi 17 octobre 2007

Montreux veut encourager les candidats à la naturalisation

Pourquoi ne pas inciter encore davantage les candidats à la naturalisation à franchir le pas? Par exemple, en distillant une information personnalisée et plus ciblée. Les élus ont plébiscité l'idée du libéral Pierre Rochat.


Cette année, lors de la cérémonie de réception
des nouveaux bourgeois montreusiens,
le gâteau a été partagé par le syndic Pierre Salvi.
MONTREUX, LE 11 SEPTEMBRE 2007


«Et... vous êtes originaire d'où, dans le canton de Vaud?» Parmi l'éventail de réponses possibles 378 le nom de Montreux sort avec une belle fréquence. Sur les 2877 personnes naturalisées Suisses l'an dernier en Pays de Vaud, 115 avaient la ville du jazz comme port d'attache. Contre 77 pour sa voisine Vevey, 286 pour Yverdon, deuxième ville du canton, et 539 pour la capitale.

Sans vouloir grignoter une place dans ce hit-parade, Montreux songe pourtant à instaurer une sorte de porte-à-porte de la naturalisation. L'idée? Penser intégration. Et jouer la carte de la spontanéité auprès des intéressés qui s'ignorent, sachant que, pour la plupart, l'engouement y est.

Sur les 959 titulaires d'un permis C et d'une adresse en Suisse depuis douze ans dont cinq ans dans le canton de Vaud et quatre à Montreux qui sont susceptibles de franchir le pas, 389 personnes traversent actuellement les divers stades de la naturalisation.

Restent les autres... Reculent-ils par crainte de la démarche même facilitée par désintérêt ou tout simplement par manque d'information? Auquel cas, un geste s'impose. Pierre Rochat l'a verbalisé devant le Conseil communal de Montreux: «La seule bonne solution favorisant la vraie et authentique intégration, c'est la remise de la pleine et entière citoyenneté, donnant le droit de vote et d'éligibilité aux trois niveaux, fédéral, cantonal et communal.»

Une conviction que l'élu libéral a fait suivre d'une proposition: «On pourrait mettre sur pied, au moins une fois par législature, une procédure consistant à s'adresser individuellement à tous ces gens dans un esprit clairement prospectif.»

Informer et c'est tout!

Cette perspective touche-t-elle au libre arbitre? Est-ce mettre trop de pression? Le «pour» et le «contre» débattus, le Conseil communal, exception faite du camp UDC, a voté la «spontanéité» au nom de «l'incitation» et de «l'encouragement». «Il ne s'agit que d'informer», ont encore rappelé Yanick Hess (rad.) et Olivier Blanc (Verts). Avant que la motion «Proposer la naturalisation à tous les étrangers établis depuis longtemps à Montreux» ne soit transmise à la Municipalité, avec charge à elle d'en étudier la mise en pratique.

A la tête d'une commune de 23 000 habitants, dont 42% d'étrangers, le syndic Pierre Salvi s'en est réjoui: «Cette suggestion va dans le sens d'une politique d'intégration que nous pratiquons déjà.»

Par amour... de Montreux

Certaines personnes décrochent même le sésame une dérogation en poche. Et... la bague au doigt. «Lorsqu'un(e) jeune marié(e) se retrouve de facto originaire d'un village suisse allemand dont il n'a jamais entendu parler, il arrive souvent qu'il demande la bourgeoisie de son lieu de résidence, en l'occurrence Montreux», relève Krystin Bise, secrétaire municipale adjointe en charge des dossiers de naturalisation.

Mais les vrais amoureux de la ville, ceux qui tiennent absolument à être... de Montreux, Krystin Bise les compte sur les doigts de la main. Avec un souvenir particulier. Celui de la comédienne Madeleine Robinson, française de naissance: «Son envie était liée à une histoire d'amour.»

Un article de Florence Millioud Henriques dans 24 Heures

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