Il faut revoir la loi sur l’asile
A propos de l’article intitulé «Adem Salihi a rendu son tablier dans un village sous tension», et plus particulièrement de la réaction de M. Serge Beck, conseiller national et syndic de Le Vaud ( 24 heures du 1er juin
2007):
M. Beck relève que le comportement de la Municipalité et du syndic de Bassins est un scandale et regrette que le Conseil d’Etat n’ait pas pris des sanctions.
Le paysan qui a engagé M. Adem Salihi a-t-il été dénoncé et sanctionné? Tous les patrons qui ont fait de même ont-ils été sanctionnés? L’ancien conseiller d’Etat, collègue de parti de M. Beck, et les membres de l’Exécutif cantonal vaudois ont-ils été sanctionnés pour ne pas avoir appliqué les lois et directives de la Confédération?
Dans le cas de M. Adem Salihi, des dossiers ont été ouverts à son nom pour qu’il s’acquitte de ses impôts et de son AVS. Il est connu depuis plus de dix ans par les services officiels, donc des autorités.
Attendre des années pour prendre une décision d’expulsion en ayant accepté d’encaisser des impôts est une grande hypocrisie de la part du canton de Vaud. Au nom de l’argent, l’Etat a fermé les yeux pour le bienêtre de ses caisses. Pourquoi alors, sur le plan humanitaire, ce même Etat, qui a profité de cette manne, ne pourrait-il pas régulariser la situation de M. Adem Salihi?
Expulsez plutôt tous les délinquants étrangers qui remplissent nos prisons, et qui sont donc à la charge du contribuable. Mais étudiez avec bienveillance les cas de personnes honnêtes, intégrées, travailleuses et qui subviennent elles-mêmes à leurs besoins, sans l’aide de l’Etat.
Il faut revoir la législation sur l’asile, afin qu’un requérant d’asile ou un clandestin obtienne une décision d’expulsion dans les deux ans au maximum, tout recours confondu, dès connaissance du cas.
André Badel,
Bassins
Des attaques injustifiées
En réponse à la lettre de M. Philippe Wegmuller, intitulée «Expulsion: tout à fait scandaleux!» ( 24 heures du 1er juin 2007): Libre à ce Monsieur de détester l’UDC et de s’en prendre au conseiller d’Etat JeanClaude Mermoud, mais l’«affaire Salihi» mérite quelques précisions.
Un canton n’a que deux compétences: la première, après contrôle des dossiers, pour autant qu’ils soient complets et correspondent au cadre légal, envoyer les demandes de régularisation à Berne.
La seconde, si une demande est refusée, faire comprendre aux requérants qu’ils doivent quitter le pays.
Si le dossier de M. Salihi n’a pas été transmis à Berne, c’est qu’il n’avait aucune chance devant les autorités fédérales.
Le canton ne peut accorder aucun permis et finalement ce Kosovar est un sans-papiers parmi des milliers d’autres.
D’autre part, on ne peut admettre le principe que n’importe qui, venant de n’importe où, puisse venir s’installer en toute illégalité en Suisse puis revendiquer une régularisation sous prétexte qu’il a du travail.
Et il est inadmissible qu’une commune engage une personne en situation illégale.
La Municipalité de Bassins et certains journalistes – y compris de 24 heures – devraient aussi se poser la question de savoir si, dans une affaire comme celle-ci, il vaut la peine de jeter de l’huile sur le feu par une médiatisation excessive.
François Brélaz,
député UDC, Cheseaux-sur-Lausanne
Qui abuse et de quoi?
«Stop aux abus!»: c’était le message concernant l’asile, accepté par le peuple suisse en septembre dernier.
Aujourd’hui, en regardant du côté de Bassins, nous pouvons nous demander qui abuse et de quoi?
Un conseiller d’Etat abuse de son autorité pour bloquer un dossier au seuil cantonal.
Quelques extrémistes abusent de l’anonymat pour faire peur et museler un élu local. Un conseiller national, issu du milieu rural, abuse de sa crédibilité pour qualifier publiquement de scandale le fait d’engager un sans-papiers.
Puis il y a ceux qui dénoncent. Toute une région parce qu’elle ne comprend pas. Un autre syndic de la région parce que le Grand Conseil a accepté une pétition allant dans le sens d’une régularisation. Les différents médias, parce que c’est leur travail.
Enfin,ilyalaséparation de certains étrangers en deux catégories. Adem Salihi ne serait en fait qu’un sans-papiers, il ne ferait donc pas partie de ceux qui abusent de l’asile, mais de ceux qui contreviennent à la loi sur le travail en Suisse.
Il paraît qu’il y en a des milliers comme lui dans le canton, des dizaines de milliers en Suisse romande et plus encore ailleurs en Suisse. Il est probable que son tort est d’avoir été médiatisé, d’être aimé et apprécié par trop de gens. Apparemment, cela ne suffit pas pour lui donner le droit d’incarner une exception.
Pensez… ils sont bien trop nombreux dans la même situation, à être utiles, donc aimés et appréciés.
«La loi, la loi avant tout», qu’ils disent. Certes, mais jusqu’où?
Doris Agazzi,
Saint-Cierges
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