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l est pour moi évident que nous devons accueillir un contingent de réfugiés irakiens.» Micheline Calmy-Rey a été extrêmement claire dans une interview accordée la semaine dernière à la SonntagsZeitung. Toutefois, un obstacle de taille s’érige face à la ministre des Affaires étrangères: Christoph Blocher. Le chef du Département fédéral de justice et police a en effet une marge de manoeuvre lui permettant de donner son feu vert pour l’accueil de 100 personnes. Mais le conseiller fédéral UDC est opposé à une telle mesure par peur «d’un effet d’appel».
Le Conseil fédéral devra trancher
Finalement, c’est l’ensemble du Conseil fédéral qui devrait trancher. Micheline Calmy-Rey a en effet demandé à ses services d’examiner la situation et de faire de nouvelles propositions sur l’appui de la Suisse à l’Irak. Parmi elles, un contingent de réfugiés. Leur nombre doit encore être déterminé, mais il sera probablement inférieur à 1000. Des critères seront aussi établis en accord avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. La Suisse pourrait, par exemple, accueillir des personnes gravement blessées.
Les oeuvres d’entraide et la gauche se réjouissent de constater que Micheline Calmy-Rey ne baisse pas les bras. Et surtout que l’ensemble du gouvernement sera tout prochainement appelé à se positionner. «Il nous faut une décision du Conseil fédéral sous l’impulsion de Micheline Calmy-Rey. Si on se contente d’une décision de Christoph Blocher, cela signifie que c’est lui qui détermine la politique étrangère de la Suisse en matière de solidarité », déclare le conseiller national Carlo Sommaruga. Le socialiste genevois s’est d’ailleurs récemment rendu dans le Nord de l’Irak. A son retour, il a appelé la Confédération à accueillir au moins 1000 Irakiens.
Désormais, tous les regards se tournent vers les deux radicaux Hans-Rudolf Merz et Pascal Couchepin, ainsi que vers la PDC Doris Leuthard. Accepteront-ils que la Suisse reprenne des contingents comme elle l’a régulièrement fait entre 1950 et 1995? «Vues les valeurs d’humanisme chrétien qu’elle veut incarner, Madame Leuthard ne pourra pas dire non», affirme Carlo Sommaruga. Il est beaucoup plus inquiet concernant les radicaux: «Ils doivent décider de quel côté, ils sont. Soit pour une Suisse fermée comme la prône Christoph Blocher, soit pour une Suisse ouverte et active dans le domaine des droits de l’homme.» Yann Golay, porteparole de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés espère, lui, que les conseillers fédéraux radicaux et démocrates-chrétiens soutiendront Micheline CalmyRey: «Comme la situation est détendue sur le front de l’asile, c’est possible qu’ils disent oui. A moins que le centre droit ne veuille plus toucher cette patate chaude qu’est l’asile.» Du côté des partis, tant le PRD, que le PDC considèrent que la crise irakienne doit être réglée sur le plan international. Cependant, ils ne se disent pas opposés au principe d’un contingent de réfugiés irakiens. Toutefois, ils affirment ne pas encore avoir abordé ce thème avec leurs conseillers fédéraux. £
« Les conseillers fédéraux radicaux doivent décider de quel côté ils sont. Soit pour une Suisse fermée comme le prône Blocher, soit pour une Suisse ouverte et active dans le domaine des droits de l’homme
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