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Il y a deux manières de récupérer l'intervention de la police cantonale à Bex jeudi soir. Soit cela justifie que le centre Fareas de la localité ferme ses portes, comme le souhaite la section locale de l'UDC. Soit cela montre que la police tient la situation et a les moyens de venir au bout des difficultés. Patron de la FAREAS, Pierre Imhof nie tout lien entre l'intervention et la votation de Bex prévue dans trois semaines. «Si la police avait des renseignements, elle se devait d'agir indépendamment du calendrier politique».
Un calendrier politique, au demeurant, que les citoyens de Bex ne maîtrisent pas. Ils se prononceront sur la fermeture du centre, mais quelle que soit leur décision, le canton restera souverain. Si les citoyens de Bex peuvent demander une nouvelle affectation du bâtiment, le canton est lié financièrement à la Confédération par convention jusqu'en 2026, puisque Berne a participé aux frais pour aménager le centre de Bex en structure d'accueil, pour un montant de 6,6 millions. «Bex peut vouloir racheter le bâtiment, encore faut-il que le canton le vende», résume Pierre Imhof.
Le problème n'est pas seulement financier, mais aussi politique. En dépit de la diminution du nombre de requérants d'asile dans le canton, la nécessité des structures d'accueil collectives demeure. Comme le dit le conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud: «Les communes ne se pressent pas au portillon.»
Un site indispensable
Outre Bex, Vaud compte cinq centres similaires: Leysin, Vevey, Lausanne (avenue du Chablais), Crissier et Sainte-Croix, d'une capacité de 100 à 150 personnes. Le site de Bex est jugé indispensable par Jean-Claude Mermoud qui, loin de penser à la désaffecter, imagine au contraire en augmenter la sécurité. Une étude est en cours pour grillager le pourtour du bâtiment afin de ne laisser qu'une seule entrée possible où les contrôles seraient renforcés. Les travaux devraient commencer très prochainement. De quoi apaiser la situation selon Jean-Claude Mermoud, qui rappelle que le nombre de requérants à Bex a globalement diminué. La location d'appartements dans la commune par la FAREAS a chuté.
La gestion des appartements, où sont logés la majorité des requérants, illustre bien les difficultés que pose le dossier asile au fil des années. Au plus fort des arrivées de demandeurs, en 2001-2002, le canton avait songé à une répartition équitable dans l'ensemble du territoire. L'idée avait surgi après les tensions survenues entre Pierre Chiffelle et les habitants de Vugelles-la-Mothe. Une fois la crise passée, le projet a fini dans un tiroir. Il aurait fallu forcer les communes, via les préfets, ce qui n'est pas dans les coutumes politiques vaudoises.
Avec le reflux du nombre de demandeurs d'asile (5879 à fin septembre, contre 7800 à fin 2004), la question n'est plus d'actualité, reconnaît-on à l'Etat. Peu équitable, la répartition concentre les demandeurs d'asile à Lausanne et dans l'est, dans une moindre mesure aussi dans le nord du canton. L'ouest (La Côte) est peu concerné. Une situation qui durera tant qu'un nouvel afflux de demandeurs d'asile n'obligera pas les pouvoirs publics à reprendre ce dossier
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