mardi 26 septembre 2006

L’intégration des étrangers s’annonce comme la prochaine grande bataille

Lire cet article de VALENTINE ZUBLER ans 24heures

Au lendemain des votations, l’UDC précipite les partis dans une nouvelle bataille: l’intégration des étrangers. Toutes yles formations devront définir les règles du jeu pour ceux qui résident en Suisse.

Après son triomphe sur l’immigration, l’UDC poursuit sa croisade contre les étrangers. Le parti précipite déjà tout le paysage politique dans une nouvelle ba­taille: l’intégration des mi­grants résidant en Suisse. Dans sa ligne de mire: les musul­mans. «Car l’islam en tant que tel, estime le conseiller national agrarien Guy Parmelin, se place trop souvent au-dessus des lois.» Et les agrariens auront une occasion en or pour porter ce débat. Les Suisses voteront probablement l’an prochain, à la veille des élections, sur leur initiative sur les naturalisations par le peuple.
Reste que les discussions sur la maîtrise des langues nationa­les, le voile islamique ou les dispenses de cours de natations pour les jeunes filles musulma­nes sont désormais agendées par tous les partis. Car au len­demain des votations, l’intégra­tion des musulmans, ainsi que celle de tous les étrangers, est plus que jamais d’actualité.
Motion radicale
Hier à Flims (GR), les radi­caux – les premiers à en avoir fait un cheval de bataille – sont sortis du bois. Le sénateur Fritz Schiesser vient de déposer une motion réclamant une loi géné­rale réglant l’établissement des étrangers en Suisse.
«L’Etat doit cadrer les droits fondamentaux des migrants», explique le conseiller aux Etats glaronais. Un exemple? «Le voile constitue certes un droit fondamental. Cependant, une enseignante ne doit pas le por­ter à l’école», remarque l’auteur du texte, qui assure que ce dernier ne vise pas particulière­ment les musulmans. Du côté des Verts, on se dit ouvert au dialogue. «Mais il faut discuter de ce qu’on entend par intégra­tion », avertit la Vaudoise Anne­ Catherine Menétrey. «S’il s’agit simplement d’apprendre une langue, ce n’est pas suffisant. L’Etat doit garantir aux étran­gers des chances d’accès à la formation et au travail.» La question des religions, quant à elle, doit être abordée dans un climat de tolérance, précise l’écologiste. «On pourrait entre autres envisager une formation pour les imams. Cet élément pourrait par exemple être ins­crit dans une initiative parle­mentaire. » Mais pour Anne-Ca­therine Menétrey, la véritable clé de l’intégration se trouve dans les moyens financiers que le parlement sera prêt à déblo­quer
Regrets socialistes
Les socialistes, quant à eux, se mordent les doigts d’avoir attendu trop longtemps avant d’empoigner cette question, à en croire la députée genevoise Maria Roth-Bernasconi. Pour rattraper son retard, le parti à la rose rédige actuellement une feuille de route sur l’intégration des étrangers. Elle sera soumise aux délégués lors de l’assem­blée du parti en décembre.
«Un bon moyen d’intégrer les migrants, c’est de leur octroyer le droit de vote», estime Maria Roth-Bernasconi, qui participe à la rédaction de ce document. La problématique de l’islam y est abordée au travers des fem­mes migrantes, «notamment musulmanes, provenant de so­ciétés dans lesquelles elles n’ont pas grand-chose à dire». Le texte aborde également la thé­matique du voile islamique, ainsi que des dispenses de cours. «Tous les enfants ont droit au sport, estime la Gene­voise sur ce dernier point. Mais ce qui importe, au final, c’est d’inclure les parents dans la discussion. Pour mener une po­litique d’intégration cohérente, il faut ouvrer les bras à l’autre.»

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