mardi 13 juin 2006
De l'immigration à l'intégration
Lire l'article de fond du Monde Diplomatique reprit par Le Courrier:
La sociologue française Dominique Schnapper l’a montré: la vision qu’a chacun de l’immigration s’enracine dans les épreuves politico-historiques à travers lesquelles la nation s’est formée. D’où la diversité du vocabulaire: «Pour les Allemands,
il s’agit toujours d’étrangers, pour les Britanniques de minorités raciales (on a longtemps parlé de Blacks aussi bien à propos des Jamaïcains que des Indiens), pour les Néerlandais et les Suédois de minorités culturelles, pour les Français il
s’agit d’immigrés, puis de nationaux ou de citoyens. A travers les mots de la vie sociale, c’est le rapport à l’Autre qui s’exprime, la tradition de l’intégration
nationale et de ses modalités, la conception de la citoyenneté. On ne saurait
comprendre les formes du rapport à l’Autre et les politiques à l’égard des étrangers installés, sans tenir compte du «jacobinisme » français, lié à une conception de la nation, dont les origines remontent au Moyen Age, et que l’universalisme rationaliste des Révolutionnaires a renforcée; du «multiculturalisme » social des Britanniques, né de l’histoire de la démocratie parlementaire, qui a longtemps admis la représentation
des groupes et des classes dans la vie publique; de la tradition libérale des Pays-
Bas et de la Suède, qui mènent des politiques «d’émancipation des minorités»; de l’histoire de l’Allemagne et d’une notion encore vivante de «peuple allemand » (Deutsches Volk) en tant qu’entité ethnico-linguistique1.
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