jeudi 20 avril 2006

Les Tapia peuvent rester


L'article de Jean-Paul Guinnard dans 24heures :

Marinela et Juan Carlos Tapia ont un commerce à Payerne.

Après six ans de lutte, la famille chilienne décroche un droit de séjour. Des milliers de gens se sont engagés pour eux.

«Quand on a reçu le téléphone de notre avocat, on a pleuré de joie dans la boutique, devant les gamins et devant les clients.» Juan Carlos Tapia se souviendra de ce coup de fil toute sa vie. Il annonçait que lui, sa femme et ses enfants ont obtenu le permis C qu’ils réclamaient depuis six ans. Les Chiliens de Payerne peuvent enfin rester en Suisse.

Cette réponse positive met un terme à six longues années de démarches juridiques. L’Office fédéral des migrations (ODM) refusait aux Tapia le droit de rester en Suisse. Réfugiés de la dictature sous Pinochet, Juan Carlos et Marinela avaient tenté de refaire leur vie au Chili dans les années 90, une fois la démo­cratie revenue. Un échec. Mais ils avaient, entre-temps, perdu leur droit de séjourner en Suisse. «La région entière s’est enga­gée pour eux», se félicite Jean­ Luc Chaubert, du comité de sou­tien. La commune de Payerne, la Préfecture et même le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud, l’an dernier, ont plaidé leur cause à Berne. Une première pé­tition avait récolté 1500 signatu­res en 2002. Une seconde a été signée par plus de 4000 person­nes. «On doit tellement à tous ces gens, dit Juan Carlos. Une chose est sûre, les Payernois nous ont montré qu’ils nous aimaient bien».

Le couple va reprendre le com­merce de maroquinerie et de réparation de vêtements des pa­rents de Marinela. Les trois en­fants des Tapia sont eux aussi concernés par cette décision. Leur fille aînée, Jennifer, fré­quente actuellement le gymnase bilingue de Frauenfeld et compte entreprendre des études de droit. Le fils cadet entamera un apprentissage en août. «Le cau­chemar est terminé», dit Juan Carlos en montrant fièrement son permis C. Un happy end qui sèche bien des larmes.

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