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Séparée de son mari alcoolique, Layla Ait Si Ahmad a perdu le droit de séjourner en Suisse. Une pétition s’oppose à son renvoi.
Deux jours après le lancement d’une pétition en sa faveur par le Service communautaire de la Planchette, Layla Ait Si Ahmad évalue à 200 le nombre de signatures: «C’est bon pour le moral», sourit cette Marocaine de 30 ans. Et de relater, volubile et énergique, les raisons de son appel au secours, qu’elle espère faire retentir auprès du parlement vaudois, dans les semaines qui suivent.
C’est par l’entremise de son époux, un compatriote au bénéfice d’un permis d’établissement C, qu’elle quitte son pays pour la Suisse. Passés les fastes d’un mariage à la marocaine, Layla découvre un homme alcoolique, dépressif et violent. Un certificat médical révèle même d’«importants troubles psychiatriques». Elle tentera de sauver leur union.
L’ombre de la belle-famille
Hors du domicile conjugal, Layla fait preuve d’une réelle volonté à s’intégrer. Son emploi de vendeuse lui permet d’acquérir très vite une autonomie financière et de subvenir aux besoins de son conjoint, au bénéfice de l’aide sociale. Mais voilà, celui-ci quitte le foyer en 2003. Ce qui invalide son autorisation de séjour, la loi n’octroyant un permis d’établissement qu’après cinq ans de vie commune. Elle fait recours, sans succès. Sauf décision contraire du Tribunal fédéral, Layla est tenue de faire ses valises le 30 avril prochain.
Ce qui l’angoisse profondément. «Me réintégrer au Maroc n’est pas possible. J’appartiens à mon mari. Il peut m’embêter là-bas. Ma belle-famille me fait peur.» A ses côtés, Marianne, une amie aiglonne, renchérit: «C’est la mort civile assurée.» Car Layla se sent très bien accueillie dans la région. «Les gens qui me connaissent n’arrivent pas à le croire. Ils pensent que je suis née ici!» Cheffe du rayon des fruits et légumes du magasin Coop d’Aigle, elle soupire à l’idée de devoir renoncer à ses examens de fin apprentissage, prévus en mai.
Hormis son entourage, elle peut compter sur le soutien des autorités communales et de son patron Raymond Léchaire, qui est intervenu auprès de l’Etat en sa faveur. Regrettant que la loi protège parfois les requérants d’asile délinquants, le directeur de Coop Suisse romande, considère, à titre personnel, que ce renvoi est incompréhensible «d’un point de vue humain».
Pour signer la pétition (pdf).
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