vendredi 28 avril 2006

Des requérants nettoieront les bus des TL


Neuf demandeurs d’asile «assignés» au canton de Vaud monteront dans les trolleybus et autobus lausannois pour en «poutzer» l’intérieur.
Voici l'article de Jérôme Ducret dans 24heures
Sur leur veste, on pourra lire «bus: net». Leur mis­sion consistera à éliminer tous les déchets divers qui jon­chent les bus: journaux gratuits ou payants, mégots, papiers, em­ballages… dès mardi, à l’arrêt TL côté nord de Saint-François, une dizaine de requérants d’asile en­treront par équipes de deux dans les bus, pour les nettoyer.
Cette nouveauté découle d’un accord entre la Fareas, l’orga­nisme chargé de suivre les re­quérants dans le canton de Vaud, et les Transports publics de la région lausannoise (TL). Elle s’inspire d’expériences ju­gées positives dans les trans­ports publics bernois, notam­ment, et se situe dans le droit fil des programmes d’occupation existants de la Fareas (lire ci-des­sous).
Les nettoyeurs reçoivent un modeste pécule de 300 francs par mois pour leur boulot (20 heures par semaine). Cette in­demnité leur est versée par la Fareas.

Tous volontaires
«Ils seront neuf en tout, expli­que Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communica­tion de la Fareas. L’un d’entre eux aura pour mission d’enca­drer les autres. Et ils sont tous volontaires. Nous avions d’ailleurs quatre candidats sup­plémentaires, qui restent en ré­serve. » Pour elle, ce genre de pro­gramme est utile pour l’intégra­tion sociale des demandeurs d’asile. Cela représente aussi un intérêt économique pour ceux et celles qui n’arrivent pas à trou­ver une activité rémunérée mal­gré leur bonne volonté, ou qui n’ont plus le droit d’avoir un travail - dans le cas par exemple où leur demande a été refusée et leur expulsion du territoire suisse n’a pas encore été exécu­tée. «C’est aussi une manière peut-être de leur rendre une di­gnité, de leur permettre de se sentir utiles», complète Emma­nuelle Marendaz Colle.
«Ils seront présents durant la journée, explique Klaus Schae­fer, porte-parole des TL. Les bus sont déjà nettoyés régulière­ment, il s’agit d’un petit plus offert aux clients. Il n’y a aucun rapport avec le fait que les requé­rants d’asile doivent tous acheter un abonnement Mobilis. Ce sont deux dossiers indépendants. Et ce n’est pas non plus pour enle­ver les journaux gratuits, ce qui ne représente d’ailleurs pas pour nous un volume de travail insur­montable, pour l’instant.» Les détritus ramassés seront tous triés et, si possible, recyclés.
Ce programme doit durer huit semaines, au bout desquelles il sera évalué et, peut-être, recon­duit.
Ils entretiennent les espaces publics à Bex, et ils réparent les dégâts naturels aux Diablerets
Ramasser des déchets dans les bus? une première vaudoise pour les demandeurs d’asile.
Mais la Fareas a mis sur pied d’autres programmes d’occupation, rémunérés de la même manière, et qui visent tous des tâches que l’on peut considérer d’utilité publique.
«Nous faisons attention à ne pas concurrencer des entreprises», note Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication.
Les plus visibles sont pour l’instant les requérants qui gèrent les vélos de l’association Lausanne Roule, disponibles gratuitement à Lausanne (au Flon), et à la gare de Renens.
Une expérience a aussi été menée l’an dernier avec la commune de Bex. Les «pensionnaires» du centre Fareas de cette ville ont passé du temps à entretenir différents espaces publics.
Selon Emmanuelle Marendaz Colle, le résultat est globalement positif. Ce genre de collaboration doit d’ailleurs se répéter cet été.
Un autre programme, plus court celui-là, a eu pour cadre les dégâts causés l’automne dernier par les inondations aux Diablerets. Une dizaine de requérants basés à Leysin avaient participé aux déblaiements qui avaient été organisés.
Enfin la Fareas propose aussi à ceux et celles qui espèrent devenir réfugiés des travaux à l’interne: traduction ou entretien de ses bâtiments, par exemple.

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