mercredi 26 avril 2006

Comme avant, la Frat rêve de refaire le monde

En marge de son travail marge social en faveur des migrants, la Fraternité propose, depuis octobre, des événements culturels.
Un restaurant pourrait voir le jour.


Lire l'article d'Aline Andrey dans 24heures

La Frat’ est née dans les années 70, en pleine crise de l’asile suisse, les initiatives xénophobes Schwarzenbach en toile de fond. Plus de 30 ans après, en marge des référendums contre les lois «blochériennes», ce lieu mythi­que renaît peu à peu de ses cen­dres. Et pourrait même abriter, à nouveau, un bistrot et sa terrasse. Reste que les nostalgiques ne re­trouveront pas le charme de la salle élimée d’antan. Celle, qui avait conquis le coeur des mi­grants comme des Lausannois, a été transformée, dès 2003, en même temps que le bâtiment qui la logeait au-dessus de la place Arlaud.
«Beaucoup de gens s’atten­daient à ce qu’on recrée l’an­cienne Frat’. Mais l’environne­ment a changé et les conditions d’ouverture d’un café sont beau­coup plus draconiennes qu’avant. Reste que notre cuisine répond aux normes, donc pourquoi ne pas l’utiliser», relève Gabriel de Montmollin, directeur du Centre social protestant (CSP), dont fait partie la Fraternité.
Si le projet est encore virtuel, les fourneaux servent déjà de ma­nière ponctuelle, au gré des évé­nements. Depuis octobre dernier, concerts, danses, projections et débats permettent aux cultures diverses de s’exprimer. «La fré­quentation est très inégale selon les activités. Du très plein, comme lors de la soirée flamenco, au très vide», mentionne, per­plexe, l’animatrice Dounia Benya­mina. Si la Frat’ culturelle se cher­che encore, les permanences so­ciales et les entretiens individuels de conseil aux migrants restent prioritaires. «Le travail est de plus en plus lourd. Les consulta­tions durent plus longtemps dans un contexte de fermeture et de suspicion généralisée face aux étrangers, explique Gabriel de Montmollin. Dans ce sens, la Frat’ doit favoriser la rencontre pour décrisper les relations entre mi­grants et population locale. Ce que pourrait faciliter l’ouverture d’un bistrot.»

Jusqu’au 6 mai, exposition Al-Andaluz, réalisé par l’Institut du monde arabe à Paris. Du lundi au samedi de 11 h 30 à 17 h 30 (fermé le 1er mai). Samedi 29 avril: dès 11 h, bistrot espagnol; 20 h 30, Voyage à dos d’âne, conte initiatique par Franco Rau (dès 12 ans, entrée 5 francs).

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