Dès demain samedi, l'accueil des requérants d'asile et des personnes admises à titre provisoire dans le canton de Vaud va connaître des modifications importantes. Plusieurs centres d'hébergement vont ainsi changer de vocation pour devenir des structures spécialisées dans les domaines de l'accueil, de la socialisation, de l'encadrement de mineurs non-accompagnés. De plus, très prochainement, la délivrance de l'assistance financière aux personnes sans revenu va aussi être modifiée. Tout cela dans un contexte évolutif lié à l'adoption le 7 mars dernier par le Grand Conseil vaudois de plusieurs nouvelles bases légales concernant l'asile.
Ecoutez l'interview de Pierre Imhof, directeur de la FAREAS, la Fondation vaudoise pour l'accueil des requérants d'asile.
Lire l'article de Viviane Menetrey dans 24heures
Désormais subventionnée par le canton, la fondation dispose d’un budget équilibré. Elle veut devenir «un partenaire respecté.
Clarifier ses relations avec le canton et ses prestations tout en poursuivant sa réorganisation interne. Tels sont, en substance, les buts assignés à la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (Fareas) par la loi sur l’aide aux requérants d’asile et à certaines catégories d’étrangers (LARA), adoptée le 7 mars dernier par le Grand Conseil.
Avec la signature, il y a deux jours, d’une convention de subventionnement entre le canton et cette dernière, une première étape se concrétise. Désormais au bénéfice d’une base légale, la Fareas est totalement à la charge de l’Etat.
Un nouveau statut que son directeur Pierre Imhof a salué: «Pour la première fois depuis huit ans, la Fareas dispose d’un budget équilibré.» Soit 73,4 millions pour l’année 2006, dont 58 issus de la subvention, le reste provenant de la participation des requérants au bénéfice d’un emploi et qui remboursent ainsi leurs frais de logement et d’assurance maladie.
Selon la LARA, la Fareas doit héberger, encadrer et assister financièrement les quelque 6000 requérants d’asile du canton, ainsi que les personnes admises à titre provisoire. Elle est aussi chargée de l’aide d’urgence aux personnes frappées d’une décision de non-entrée en matière (NEM) ainsi que de la prise en charge des requérants d’asile mineurs non accompagnés. Ils seront accueillis dans un centre spécialisé à Malley, à Lausanne.
Requérants responsabilisés
Mais les ambitions de la fondation ne s’arrêtent pas là. Au programme, une réorganisation interne en trois phases, basée sur la centralisation de l’accueil des nouveaux requérants au centre de Sainte-Croix (ils suivront notamment des cours de français intensif), leur socialisation au centre Fareas de Crissier (une phase de quatre mois visant à leur intégration dans la vie professionnelle) et le séjour. Durant cette dernière phase, les requérants seront soumis à un contrat de réciprocité visant à les responsabiliser afin qu’ils «ne s’installent pas dans l’assistance ». S’ils ne respectent pas le programme de formation, l’assistance financière, dont les nouvelles normes sont nettement inférieures à celles de l’aide sociale vaudoise, pourra leur être retirée.
Autre changement: la centralisation des services par prestation et par secteur en lieu et place d’une organisation par région. Une démarche qui devrait notamment permettre de mieux contrôler les prestations financières versées aux requérants.
Pierre Imhof espère ainsi améliorer l’image de la fondation et celle des requérants afin de devenir «un partenaire respecté». «Avant, la Fareas était souvent perçue comme une ONG (une organisation non gouvernementale) ou une oeuvre d’entraide. Aujourd’hui elle devient une autorité d’assistance.
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