Lire l'article d'Yvan Papaux dans Le courrier
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GenèveASILE - Choqués par l'accueil reçu aux HCR, les demandeurs d'asile déboutés font part de leur version des évènements.
Hier en fin de journée, sept des neuf Ethiopiens qui ont manifesté mardi dans les locaux du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR, lire notre édition d'hier) ont été relâchés par la police. Ils ont souhaité témoigner de leur action, leur version des faits différant sensiblement du discours tenu hier par la porte-parole du HCR, Marie-Hélène Verney. S'ils reconnaissent le côté désespéré de leur action et leur refus de quitter d'eux-mêmes le bâtiment, ils nient catégoriquement en avoir bloqué l'accès. De plus, on ne leur aurait pas non plus proposé de revoir leurs dossiers, comme l'a affirmé le HCR. Hier, ce dernier persistait dans ses affirmations par la voix d'Alexander Beck, membre du service de liaison pour la Suisse et le Liechtenstein.
«Nous sommes choqués, on pensait trouver un refuge ici, un dernier recours contre le refus de la Suisse de nous accorder l'asile, nous ne pensions pas que la police allait intervenir à l'intérieur du HCR.» Meseret Haile, présidente du groupe de soutien aux réfugiés éthiopiens, assure la traduction des propos des sept jeunes gens encore abasourdis par leur interpellation. «Nous sommes venus remettre une lettre à l'attention du HCR après avoir épuisé toutes les autres voies de recours, notre action était pacifique.»
La situation politique du pays est jugée préoccupante, ses autorités refusant par ailleurs les retours forcés. Un rapport d'Amnesty International atteste également d'une dégradation depuis mai 2005. L'organisation se dit «convaincue que les demandeurs d'asile refoulés sont menacés d'être victimes de graves violations des droits de l'homme». En dépit de cela, Berne n'octroie pas de permis de séjour aux ressortissants éthiopiens.
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