Lire l'article de Luc-Olivier Erard dans le Courrier
Un comité référendaire s'est constitué lundi à La Chaux-de-Fonds contre les lois sur l'asile et les étrangers votées en décembre par le Conseil national.
La mobilisation est générale. Ce sont une quarantaine d'organisations qui se sont réunies lundi soir à l'appel de Solidarités pour former un comité référendaire neuchâtelois contre les lois sur l'asile (Lasi) et sur les étrangers (Letr). Réunis à la Chaux-de-Fonds, associations, syndicats et partis ont fourbi leurs armes contre les deux lois votées en décembre dernier par le Conseil national sur proposition du Département fédéral de justice et police, et de son chef Christoph Blocher.
Ainsi, le Parti socialiste, les Verts, le POP, Solidarités, et les syndicats Unia et SSP forment le gros d'une troupe qui regroupe également une multitude d'organisations et d'associations, comme le Centre social protestant, Amnesty International, les Eglises, les associations d'immigrés, Attac, Eper, la Marche mondiale des femmes, des groupes d'aide aux immigrés comme Récif ou Appartenance, ou encore Médecins du monde.
Leur plan de bataille: une présence constante pendant trois mois sur tous les marchés des villes du canton et dans les villages. De tels comités sont déjà sur pied ailleurs en Suisse romande, comme dans le canton de Vaud et à Genève. Ainsi, la récolte des cinquante mille signatures nécessaires à l'aboutissement du référendum au niveau national paraît jouable pour les référendaires: «Ça ne devrait pas poser de problème», assure Marylise Ballarin, membre du comité. La campagne s'annonce, elle, plus ardue.
En effet, les Suisses ont, par le passé, régulièrement opté pour un durcissement de la législation sur les étrangers. Comment le groupe qui s'est constitué lundi espère-t-il cette fois remporter la votation? Pour Marylise Ballamin, c'est clair: les nouvelles dispositions vont trop loin quand elles «empêchent le regroupement familial pour les adolescents», quant elles «jettent la suspicion sur tous les mariages mixtes en les considérant comme de potentiels mariages blancs» et quand elles risquent aussi de laisser aux cantons la charge de s'occuper de l'aide d'urgence pour «des immigrants réduits pour la plupart à l'état de clandestins privés de tous droits».
Les référendaires espèrent donc convaincre la population de la nécessité d'empêcher l'entrée en vigueur des nouveaux textes, notamment grâce à la mobilisation presque inespérée dont ont témoigné les nombreuses organisations présentes lors de l'assemblée constitutive. Même les Eglises seront parties prenantes de la campagne, ce qui n'est pas allé sans mal, semble-t-il. Pour Marylise Ballarin, les Eglises neuchâteloises restent frileuses là où celles d'autres cantons, comme Vaud ou Genève, se sont impliquées plus largement.
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