lundi 19 décembre 2005

Premiers états généraux pour repenser la politique de la migration et de l’asile

Dans 24heures, Aline Andrey rédige un compte rendu de cette rencontre entre une quarantaine d’organisations alémaniques et romandes active dans la défense des requérants d'asile et des sans-papiers.
Le «réseau suisse pour la dé­fense des droits des migrantEs et des réfugiéEs» est né hier à Berne à l’issue des premiers états généraux de la migration et de l’asile. En résistance à la votation du 16 décembre des Chambres fédérales sur la révi­sion de la loi sur l’asile et celle sur les étrangers, quelque deux cents personnes provenant d’une quarantaine d’organisa­tions (ONG, syndicats, partis, Eglises) de Suisse alémanique et de Romandie se sont réunies. Le lancement d’une initiative pour une autre politique migra­toire a été longuement évoqué.
«Nous voulons que notre mou­vement ne soit pas seulement de résistance mais aussi un mouve­ment de propositions et de pro­jets », a relevé Balthasar Glättli, secrétaire général de Solidarité sans frontières, membre du co­mité d’organisation. Migrants, sans-papiers et requérants d’asile étaient également pré­sents. «Je crois que la communi­cation avec le peuple suisse est primordiale. Aujourd’hui il a peur de nous alors qu’il ne nous voit que de loin», a commenté, hors micro, Richard Tshima­nanga- Nkesé, requérant d’asile vivant à Zurich. En marge du lancement des deux référen­dums contre le durcissement de la loi sur l’asile et de la loi sur les étrangers, c’est une réflexion sur les actions offensives à moyen et à long termes qui a été discutée ce week-end.
L’intégration des migrants et des migrantes dans la campagne référendaire, la lutte au niveau politique mais aussi dans la rue, ainsi que la régularisation de tous les sans-papiers ont été quelques-uns des points forts soulevés en conclusion des états généraux.
Des actions concrètes aux idées utopiques, la manifesta­tion a surtout permis aux ac­teurs de la défense des requé­rants d’asile et des sans-papiers de s’unir pour la première fois malgré les clivages linguistiques et le cantonalisme. Un bémol: le Tessin n’a pas été représenté.

Un réseau européen
A peine sorti de l’oeuf, le «réseau suisse pour la défense des droits des migrantEs et des réfugiéEs» se tourne déjà vers une collaboration plus large, en se rapprochant du milieu asso­ciatif européen. «Face à la xéno­phobie en col blanc, nous de­vons tenir un contre-discours ensemble. Un tribunal interna­tional contre la xénophobie et le racisme d’Etat ou encore l’orga­nisation d’états généraux euroa­fricains sont des pistes d’ac­tion », a soulevé le Français Jé­rôme Valluy, enseignant-cher­cheur en sciences politiques.
Lucides, plusieurs militants n’ont pas caché que la lutte sera longue. Et que si la prochaine bataille, celle des référendums, était loin d’être gagnée, le mou­vement de résistance était en marche. Dans ce sens, l’organi­sation de nouveaux états géné­raux a été évoquée

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