mercredi 26 octobre 2005

Ils rendent leurs pelles demain

Photo Genevay

Ecoutez la séquence diffusée ce matin sur La Première, reportage de Magali Philippe
Dans son édition Chablais, 24heures rends compte de la fin de l'opération qui a mis les requérants du centre de Bex au service de la communauté.

Voici l'article d'Estelle Bressoud
La Fareas réfléchit à un engagement des requérants d’asile dans des tâches à vocation plus sociale, comme le service en cafétéria. A Bex, ils étaient employés dans les travaux d’entretien.

»Mené en exclusivité à Bex, le programme pilote qui permet à une poignée d’immigrants de renouer avec une activité physique prend fin. Rien n’autorise à penser qu’il sera reconduit sous cette forme dans la cité.

Après le labeur, le réconfort. Demain à 17 h, tous les acteurs liés au programme d’occupation mené depuis le 2 août dernier à Bex, y compris les autorités communales, sont conviés à une verrée.
Elle célèbre la fin d’une opération qui a permis à une poignée de volontaires, hébergés au centre de la Fareas (Fonda-tion vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile), de mettre la main à la pâte au profit de la communauté bellerine. Et qui, en raison de son aspect expérimental, a projeté la ville sur le devant de la scène médiatique.

Plus de «bonjour»!

«Le bilan est positif. Nous n’avons pas eu de problèmes relationnels», relève Pascal Rochat, coordinateur de ce projet qui poursuit aussi l’objectif d’améliorer le dialogue avec les autochtones. «Les requérants ont noté entendre plus de «bonjour» dans la rue, en particulier de la part des personnes avec qui ils ont travaillé.» Il distingue trois phases. La première, caractérisée par un encadrement «très serré» des requérants, cause une pénalité financière. La deuxième, qui repose sur leur autonomisation, s’avère «peu adaptée», dans la mesure où elle s’adresse à des individus privés d’activités – et donc de rythme – depuis longtemps.

Programme trop long?

La troisième se profile comme la plus prometteuse. Elle consiste à confier le suivi du programme à l’équipe d’encadrement du centre. Laquelle garantit le relais avec le personnel communal. Un procédé «relativement simple et facile à mettre en place dans les villes ayant un centre d’hébergement», estime-t-il. Il ressort par ailleurs de ce test des difficultés liées à sa durée. Un constat établi à la lueur de l’action plus compacte et «dépourvue d’aspects négatifs» menée aux Diablerets ( lire encadré).

Municipalité indécise
Notons que sur la quinzaine de recrues enrôlées, il n’en reste que dix à l’issue de l’aventure. «Une personne a été transférée, une a trouvé du travail, deux n’ont pas souhaité continuer. Un choix qui tient peut-être à leur origine anglophone, car le personnel communal ne parle que français.» A la question de savoir si l’expérience sera reconduite, à Bex ou ailleurs, Pascal Rochat se retranche dans sa réserve. Noeud du problème: le financement, jusque là assuré par la fondation. Renseignement pris auprès du syndic Michel Flückiger, la Municipalité ne s’est pas encore concertée sur l’opportunité d’y mêler ses deniers: «Nous attendons le bi-lan final pour prendre une décision.» Ce programme a éveillé l’intérêt d’autres communes du canton. Et dans l’intervalle, la Fareas a identifié d’autres applications, «plus sociales, moins techniques», note Pascal Ro-hat. Exemple? «Une cafétéria du troisième âge. Lequel ajoute: «Nous veillons juste à ne pas entrer en concurrence directe avec l’économie privée.»


Aux DIABLERETS, expérience è rééditer
«Cela a bien été perçu par la population et les requérants d’asile ont trouvé le travail gratifiant.» Quelques jours après le retrait de cette main-d’oeuvre engagée sur le front de la remise en état des Diablerets, Philippe Pichard imagine sans peine rééditer l’expérience. Pourquoi ne pas la solliciter à l’avenir, «dans le débroussaillage des pâturages, par exemple, plutôt que les bûcherons», cogite le municipal d’Ormont-Dessus. Un tel programme convainc aussi Pascal Rochat pour son caractère compact: «L’encadrement est plus facile à organiser sur deux semaines que trois mois.» D’où son idée d’explorer à l’avenir des actions plus ciblées.

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