mercredi 17 août 2011

La question des réfugiés, un casse-tête en Afrique centrale

Une page supplémentaire vient de s'ouvrir au chapitre de la gestion des migrations pour le gouvernement de la République du Congo avec la cessation, le 31 juillet dernier, du statut des réfugiés congolais au Gabon. Il réalimente le dossier dans lequel les cas des réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda actuellement présents au Congo préoccupent déjà les esprits à Brazzaville.

Au total, 9765 congolais réfugiés et demandeurs d'asile installés au Gabon à partir de l'année 1997 suite au conflit armé dans leur pays, sont appelés à rentrer au bercail, au terme des accords tripartites signés par les gouvernements du Gabon et du Congo et le Haut commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR). Le pays d'accueil ne cesse de rappeler la clause de cessation.  

Mais, deux semaines après le début des opérations de rapatriement, seulement 412 personnes ont accepté de revenir dans leur pays. "Le rapatriement est volontaire. Ceux qui veulent rentrer au pays s'inscrivent sur les listes ouvertes par le HCR sur place au Gabon. Et le HCR organise des convois", a expliqué Daniela Livia Biciu du bureau du HCR à Brazzaville.  

Dans la phase de retour, les rapatriés sont assistés par cette agence onusienne et le gouvernement congolais. En dehors des kits de matériaux remis, les familles candidates au retour reçoivent une aide au rapatriement de 200 dollars américains par adulte et 100 dollars par enfant. Et un plan de contingence arrêté par les autorités congolaises et le HCR préconise des actions spécifiques pour favoriser la réintégration des candidats au retour. Mais, les réfugiés ne semblent pas se précipiter.    

"Nombreux veulent rentrer chez eux, mais ils restent inquiets sur les conditions d'accueil au pays. On n'a pas de maison, pas de travail, et bientôt c'est la rentrée des classes, on s'inquiète pour la scolarité des enfants", confie Philippe Mavoungou Vandou, chef d'une famille de rapatriés arrivés à Brazzaville le 12 août dernier.  

Un cadre sous-régional pour traiter du problème?  

En Afrique centrale où aucune instance ne semble se préoccuper du sujet, la question des migrations ne reste pas pourtant sans importance. Elle empoisonne même, de quelque manière, les relations entre Etats.  

La République du Congo, pour ne parler que de ce pays, abrite actuellement plus de 120.000 ressortissants de la République démocratique du Congo dont la présence dans la partie nord de ce pays pose aussi bien des problèmes humanitaires que sécuritaires. Des campagnes successives de sensibilisation ont été organisées à l'intention des réfugiés par les autorités deux pays et du HCR pour inciter au retour volontaire. Mais, les réfugiés ne manifestent pas la volonté de rentrer chez eux.  

Comme eux, plus de 7 000 Rwandais installés dans les périphéries de Brazzaville à partir de l'année 1996 résistent, depuis la fin de leur statut en 2005, aux appels au retour volontaire. Dans ce même pays, l'on notait également, il y a quelques années, la présence de plus de 3.000 Angolais, et quelques milliers de ressortissants centrafricains.  

Par ailleurs, les médias ne cessent de donner quelques fois l'écho de l'usage de méthodes fortes par certains pays de la sous-région, afin de contraindre au retour des originaires de pays voisins. Mais, le sujet est toujours absent des agendas des organisations sous régionales et même de l'Union africaine.

Afriquinfos

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