jeudi 22 octobre 2009

France: des dizaines de demandeurs d'asile dans une caserne désaffectée

Des dizaines de demandeurs d'asile somaliens et soudanais vivent depuis plusieurs semaines dans une caserne militaire désaffectée de Pontoise (Val-d'Oise), sans eau ni électricité, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information du Parisien.

Ils seraient une soixantaine selon la préfecture et environ quatre-vingt-dix d'après la mairie.

Ces migrants, des hommes et quelques femmes qui pour certains ont fui la guerre du Darfour, bénéficient de sauf-conduits. Ils attendent que leurs dossiers soient examinés par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).

"Leurs conditions de vie sont inhumaines. Ils ne peuvent pas faire chauffer de nourriture et sont donc obligés de manger froid. Faute de matelas, certains dorment à même le sol", explique Djamila Bordet, secrétaire générale du Secours populaire dans le Val-d'Oise.

"Ils vivent dans des bâtiments délabrés où il n'y a rien. Ce n'est pas un lieu clos. Cela permet juste de s'abriter de la pluie mais pas du froid", affirme Franck Dubois, délégué du Secours catholique dans le Val-d'Oise.

Selon la préfecture, les migrants sont arrivés en France pour la plupart cette année. Les premiers à s'être installés à Pontoise occupent l'ancien site militaire de quatorze hectares depuis l'été dernier, mais ils ne se sont manifestés que ces derniers jours en raison du froid, explique-t-on à la mairie.

"On peut s'interroger sur les raisons de cette découverte tardive dans la mesure où les demandeurs d'asile bénéficient de la possibilité d'être hébergés dans des centres adaptés", souligne la préfecture dans un communiqué.

"Des places existent en nombre suffisant, pour ceux qui ont déposé leur demande d'asile à la préfecture du Val-d'Oise, dans les six centres d'accueil des demandeurs d'asile (CADA) du département (capacité totale de 530 places)", ajoute-t-elle. Plusieurs migrants ont fait leur demande dans d'autres départements, précise-t-elle.

Ceux qui ne sont pas encore inscrits dans un CADA devraient bénéficier d'un hébergement d'urgence.

Tant qu'ils ne sont pas pris en charge dans un centre d'accueil, les demandeurs d'asile perçoivent une allocation mensuelle de 316 euros versée par Pôle emploi, selon la préfecture.

"Tous ne bénéficient pas de l'allocation temporaire d'attente (ATA) car les délais d'attribution et les démarches sont longs", relativise Franck Dubois.

AFP.

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