jeudi 18 juin 2009

Une fin de semaine marquée par l'actualité de l'asile

Ce sera à la foi la Journée mondiale du réfugié et le Conseil européen des 18 et 19 juin prochains à Bruxelles souligne France Terre d'Asile qui rapelle à cette occasion quelques points importants.

Avec 42 599 demandes d’asile dont 35 404 premières demandes, la France est quantitativement le premier pays d’accueil en Europe et le troisième dans le monde. Relativement à leur population, c’est Malte et Chypre qui arrivent en tête avec respectivement 6,35 et 4,37 demandeurs d’asile pour mille habitants, la moyenne européenne se situant à 0,48, et la France à 0,65.
Les trois principales portes d’entrée en Europe (Espagne, Grèce et Pologne) sous-estiment de manière extrêmement préoccupante la demande d’asile.
Le statut de réfugié selon la Convention de Genève est aujourd’hui le parent pauvre de la protection, les Etats lui préférant bien souvent la protection subsidiaire.
Le Conseil européen des 18 et 19 juin va aborder la question de l’asile et de la solidarité européenne, notamment à l’égard des pays d’Europe du Sud. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) plus de 67 000 personnes ont rejoint l’Europe par la mer en 2008, dont 38 000 en Italie et à Malte, principalement après avoir transité par le Libye. La grande majorité d’entre elles ont demandé l’asile et beaucoup l’ont obtenu.
Mais la solidarité européenne, c’est aussi Calais, où la Royaume-Uni a exporté ses frontières. Pour mémoire, alors que respectivement 281 Afghans et 656 Irakiens ont déposé une demande d’asile en France, 13 497 Afghans et 29 045 Irakiens l’ont fait en Europe. Dans un espace européen marqué par la crise économique et morale et un glissement conservateur encore plus visible depuis l’élection européenne, les cinq années qui viennent seront compliquées. Déjà, le Président du Conseil italien relance l’idée de l’externalisation des procédures d’asile notamment en Libye. Il reprend là une vieille ambition, exprimée sous d’autres formes en 2003 par Tony Blair. Le Conseil européen peut être tenté de troquer, contre cette procédure, l’accélération de programmes de réinstallation. Parce qu’il se joue là une certaine idée de l’Europe et de l’accès à son territoire, les organisations de défense des réfugiés doivent plus que jamais agir avec détermination et responsabilité. On le voit, la marge de manœuvre est très étroite.
Pour plus d'informations : http://www.france-terre-asile.org/

Fenêtre sur l'Europe

Aucun commentaire: