vendredi 15 mai 2009

Affrontements à Athènes entre militants d'extrême droite et immigrés

ATHÈNES (AFP) — De violents affrontements se sont produits samedi soir 9 mai 2009 dans le centre d'Athènes entre d'une part un groupe d'extrême droite et un groupe d'immigrés retranchés dans un squat et d'autre part entre des anarchistes et la police, a constaté un journaliste de l'AFP.

Greek Neo-nazis gather in central Athens 27 January 2007 (getty images) Les échauffourées se sont produites à l'occasion d'un rassemblement de quelque 300 membres du groupe néo-nazi Chryssi Avghi (Aube d'Or) sur la place centrale d'Omonia "pour libérer Athènes et la Grèce des hordes des immigrés clandestins".

La police avait bouclé toute la place pour les empêcher d'entrer en contact avec plusieurs groupes d'extrême gauche et des ONG de soutien aux immigrés qui protestaient contre le rassemblement.

Les ultranationalistes tenaient un immense drapeau grec et des banderoles réclamant "le départ des étrangers de Grèce" et affirmant "étrangers=criminalité".

A l'issue du rassemblement ils se sont dirigés vers l'ancienne Cour d'appel d'Athènes, tout proche d'Omonia, abandonnée depuis 2000 et squattée depuis quelques semaines par un demi-millier d'immigrés menacés d'expulsion.

Les policiers les ont laissés défiler devant le bâtiment qu'ils ont attaqué avec divers projectiles dont des grenades assourdissantes. Ils criaient "hors de Grèce", "la Grèce aux Grecs", en faisant le salut nazi. Les immigrés épaulés par des comités de soutien grecs ont répondu en lançant des pierres depuis les étages supérieurs.

Les forces anti-émeutes les ont ensuite dispersés en utilisant des gaz lacrymogènes. Des échauffourées ont suivi entre un groupe d'extrême gauche et les membres de Chryssi Avghi tandis que les policiers tentaient de les séparer.

Auparavant, un groupe de 150 jeunes anarchistes avaient attaqué à coup de cocktails molotov les forces de l'ordre dans le quartier proche de l'école Polytechnique. Les policiers les ont repoussé à l'aide de gaz lacrymogènes et les jeunes se sont réfugiés dans l'école. Trois d'entre eux ont été interpellés, selon une source policière.

La section grecque de Médecins du Monde et plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme ont dénoncé vendredi les conditions de vie déplorables des 500 migrants, qui vivent dans le bâtiment abandonné de huit étages, sans eau ni électricité.

Alors que la police s'apprête à expulser les migrants en vue de la location du bâtiment, les ONG ont appelé les autorités à annuler l'opération et à "nettoyer les lieux en assurant un logement approprié" des immigrés.

AFP

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