vendredi 29 août 2008

Sainte-Croix a bâti un pont entre sa population et les migrants

Les premiers requérants ont été accueillis dans le centre du balcon du Jura en janvier 1998. La structure fête ce week-end le 10e anniversaire d’une présence généralement bien acceptée par la population. FRÉDÉRIC RAVUSSIN dans 24 Heures.

10 ans du centre de requérants de St-Croix

ÉCHANGE Pour ses 10 ans, le centre de Sainte-Croix ouvre ses portes au public, comme il l’avait fait au printemps 2007 pour inaugurer son nouveau vestiaire. MICHEL DUPERREX


Hiver 1997-1998: le conflit ethnique fait rage au Ko­sovo et jette sur la route de l’exil de nombreuses person­nes. Devant cet afflux de mi­grants, le canton de Vaud doit ouvrir plusieurs centres d’héber­gement collectif et porter leur nombre à 18. A Sainte-Croix, l’Etat trouve chaussure à son pied dans une ancienne infirme­rie des usines Paillard.
«Les premières arrivées dans ce centre de premier accueil ont été enregistrées le 15 janvier 1998», souligne Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de com­munication de l’EVAM (Etablis­sement vaudois accueil aux mi­grants). Aujourd’hui, et depuis la réorganisation de l’ex-Fareas en 2006, le site est devenu un pas­sage obligé pour tous les requé­rants affectés au canton de Vaud. Après avoir transité dans un des centres d’enregistrement de la Confédération (60 jours maxi­mum), ils arrivent à Sainte-Croix pour se familiariser avec la vie en Suisse, ses us et coutume, et suivre des cours de français.
Situation différente

La situation y est très différente de celle rencontrée dans les cen­tres d’enregistrements comme ce­lui de Vallorbe. A Sainte-Croix, les migrants ont des chambres et pas des dortoirs et ils sont occupés à différentes tâches. C’est une des raisons qui font que les relations avec la population se passent mieux que sur les bords de l’Orbe. «Ils sont aussi au début de leur séjour en Suisse. Leur comporte­ment peut changer plus tard, quand ils n’ont plus rien à perdre», souligne Emmanuelle Marendaz Colle.
Bénévoles engagés

Elle relève en outre que le réseau de bénévoles – qui jette un pont entre requérants et po­pulation – est particulièrement actif du côté du balcon du Jura. Mais la chargée de communica­tion ne veut toutefois pas enten­dre parler d’exception pour le site de Sainte-Croix, qui peut accueillir jusqu’à 125 personnes: «La situation a changé dans le canton. A Bex, un match de foot entre population et requérants a par exemple apaisé les ten­sions

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