De l’utopie à la réalité, du principe à l’action concrète, Lausanne s’engage et place l’intégration des étrangers et les droits humains au centre du débat. Gabriella Amarelle, déléguée à l'intégration de la ville de Lausanne, s'exprime dans la rubrique Réflexions du 24 Heures.
Près de 250 professionnels de la migration et représentants des étrangers participeront demain au colloque organisé par le Bureau lausannois pour l’intégration des immigrés. Un colloque de plus? Non, un premier pas vers un programme d’action coordonné, en prise avec une problématique quotidienne, vitale pour la cohésion sociale d’une collectivité.
Si nous fêtons chaque année la Journée internationale des droits humains le 10 décembre, c’est que, en 1948, à cette même date, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Voilà soixante ans, les Etats consignaient dans un document international la garantie que les droits humains protègent et favorisent la dignité comme limite à la puissance publique. Il a fallu la tragédie de la Seconde Guerre mondiale pour arriver à ce consensus: tous les êtres humains sont égaux en droits en dépit de toutes les différences effectives. L’histoire du XXe siècle a vu naître trois générations de droits humains, témoins des préoccupations contemporaines et de plus en plus proches de notre quotidien. A parcourir ce catalogue, le lien entre politique d’intégration et droits humains nous paraît évident.
Parmi les droits civils et politiques de la première génération, citons avant tout l’interdiction de la discrimination et la protection de la vie. Viendront ensuite les droits économiques, sociaux et culturels (droit au travail, à la sécurité sociale, à l’éducation, par exemple). Les «droits de solidarité» viseront enfin à préserver l’intégrité d’une collectivité dans son ensemble (droit au développement, à la paix, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes).
Définir une politique d’intégration, c’est avant tout créer les conditions concrètes pour favoriser l’égalité des chances. La connaissance de la langue, l’accès à un travail dans des conditions équitables, le sentiment d’appartenance à une ville, à un quartier, sont des facteurs déterminants dans le processus d’intégration.
Une véritable politique d’intégration n’est pas concevable également sans un engagement clair en matière de prévention du racisme et de la discrimination. Car veiller à l’élimination des obstacles, c’est contribuer à la consolidation des principes mêmes de l’égalité des chances.
Le colloque organisé ce 9 décembre vise à mesurer l’écart entre les principes fondamentaux et la réalité sociale vécue. Il ne s’agit pas de baisser les bras au vu de l’immensité de la tâche, mais d’apporter modestement des réponses en vue d’aboutir en 2009 à un programme d’action communal qui tienne compte des engagements réciproques entre société d’accueil et immigrés.
Lausanne, en tant que signataire de la Charte européenne des droits de l’homme dans la ville, s’engage dans une démarche participative pour mettre en oeuvre une politique communale d’intégration en adéquation avec les droits fondamentaux qui nous relient.
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