lundi 8 décembre 2008

Les droits humains au présent

Gabriella AmarelleDe l’utopie à la réalité, du principe à l’action concrète, Lausanne s’engage et place l’intégration des étrangers et les droits hu­mains au centre du débat. Gabriella Amarelle, déléguée à l'intégration de la ville de Lausanne, s'exprime dans la rubrique Réflexions du 24 Heures.

   Près de 250 professionnels de la migration et représentants des étrangers participeront de­main au colloque organisé par le Bureau lausannois pour l’in­tégration des immigrés. Un col­loque de plus? Non, un premier pas vers un programme d’ac­tion coordonné, en prise avec une problématique quoti­dienne, vitale pour la cohésion sociale d’une collectivité.
  Si nous fêtons chaque année la Journée internationale des droits humains le 10 décembre, c’est que, en 1948, à cette même date, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la Déclaration universelle des droits de l’homme.
  Voilà soixante ans, les Etats consignaient dans un docu­ment international la garantie que les droits humains protè­gent et favorisent la dignité comme limite à la puissance publique. Il a fallu la tragédie de la Seconde Guerre mondiale pour arriver à ce consensus: tous les êtres humains sont égaux en droits en dépit de toutes les différences effectives. L’histoire du XXe siècle a vu naître trois générations de droits humains, témoins des préoccupations contemporai­nes et de plus en plus proches de notre quotidien. A parcourir ce catalogue, le lien entre politi­que d’intégration et droits hu­mains nous paraît évident.
  Parmi les droits civils et poli­tiques de la première généra­tion, citons avant tout l’inter­diction de la discrimination et la protection de la vie. Vien­dront ensuite les droits écono­miques, sociaux et culturels (droit au travail, à la sécurité sociale, à l’éducation, par exem­ple). Les «droits de solidarité» viseront enfin à préserver l’inté­grité d’une collectivité dans son ensemble (droit au développe­ment, à la paix, droit des peu­ples à disposer d’eux-mêmes).
Définir une politique d’inté­gration, c’est avant tout créer les conditions concrètes pour favoriser l’égalité des chances. La connaissance de la langue, l’accès à un travail dans des conditions équitables, le senti­ment d’appartenance à une ville, à un quartier, sont des facteurs déterminants dans le processus d’intégration.
  Une véritable politique d’in­tégration n’est pas concevable également sans un engage­ment clair en matière de pré­vention du racisme et de la discrimination. Car veiller à l’élimination des obstacles, c’est contribuer à la consolida­tion des principes mêmes de l’égalité des chances.
  Le colloque organisé ce 9 décembre vise à mesurer l’écart entre les principes fon­damentaux et la réalité sociale vécue. Il ne s’agit pas de bais­ser les bras au vu de l’immen­sité de la tâche, mais d’appor­ter modestement des réponses en vue d’aboutir en 2009 à un programme d’action commu­nal qui tienne compte des en­gagements réciproques entre société d’accueil et immigrés.
  Lausanne, en tant que signa­taire de la Charte européenne des droits de l’homme dans la ville, s’engage dans une démar­che participative pour mettre en oeuvre une politique com­munale d’intégration en adé­quation avec les droits fonda­mentaux qui nous relient.

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