Eveline Widmer-Schlumpf avait déjà évoqué de possibles restrictions. Ses propositions devraient être mises en consultation ces prochaines semaines. Un article de Caroline Zuercher dans 24 Heures.
Le tour de vis envers les requérants d’asile se précise. Eveline Widmer-Schlumpf avait déjà annoncé en avril sa volonté d’agir. Là, les choses se précisent: la NZZ am Sonntag a présenté hier les grandes lignes d’un projet de révision des lois sur l’asile et sur les étrangers qui devrait être mis en consultation courant octobre. Objectif: rendre la Suisse moins attractive. Ces derniers mois, les demandes d’asile sont en effet reparties à la hausse. Durant le premier semestre, elles ont augmenté de 6,3% par rapport à la même période en 2007. A Berne, on s’inquiète des coûts que cela va engendrer et des difficultés de loger ces migrants.
Eveline Widmer-Schlumpf veut donc agir. Son projet prévoit notamment une admission provisoire pour les objecteurs de conscience et les déserteurs et non plus un statut de réfugié. Il biffe aussi la possibilité de déposer une demande d’asile dans les ambassades. La ministre grisonne l’a déjà dit: l’examen de telles requêtes, dont le nombre est passé de 980 en 2004 à 2652 en 2007, génère des dépenses administratives démesurées.
Eviter la prolongation abusive des procédures
D’autres restrictions seraient prévues pour éviter une prolongation abusive des procédures avec des demandes réitérées et injustifiées. Plus question non plus de participer à des manifestations en Suisse ou de critiquer son pays sur internet pour obtenir la protection helvétique: ces étrangers pourraient être mis à l’amende.
Ces propositions risquent de susciter de nombreuses critiques. Le mois dernier, l’Observatoire romand du droit d’asile déplorait déjà que l’application des nouvelles lois sur l’asile et sur les étrangers, dont le durcissement a été approuvé par le peuple en 2006, a parfois des conséquences inhumaines. Et même l’UDC Yvan Perrin s’est montré hostile à l’idée de fermer les ambassades aux requérants.
Plus attendue, la levée de boucliers de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés: «Face aux critiques UDC, Eveline WidmerSchlumpf veut se profiler comme une hardliner dans le domaine de l’asile, réagit son porte-parole, Yann Golay. Cette intervention est précipitée: nous n’avons pas encore pu mesurer les effets des révisions des lois sur l’asile et sur les étrangers. Et la hausse actuelle des demandes, qui n’est pas catastrophique, s’observe dans tous les pays occidentaux.
Lire l'article de la NZZ am Sonntag: "Weitere Verschärfungen im Asylrecht"
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