Primé à Locarno, profondément humaniste, ce documentaire sur les requérants d’asile est le fruit d’un travail collectif où l’amitié tient une place prépondérante.
Les requérants d’asile. Ces frères humains jetés sur les routes de l’exil n’ont pour identité que des statistiques et les préjugés distillés par l’UDC. Mû par un sentiment d’injustice, Fernand Melgar, fils d’immigré espagnol qui a connu la clandestinité dans ses jeunes années, a voulu regarder en face, sans manichéisme ni dogmatisme, les voleurs de poules et les dealers de coke que les braves gens peignent sur la muraille de leurs certitudes.
Entre décembre 2007 et février 2008, il a passé deux mois au Centre d’enregistrement et de procédure (CEP) de Vallorbe. Dans ce goulet d’étranglement, il a vu la réalité d’Igor, Robert, Mahmoud et les autres, que résume cette sentence en exergue du film: «Ce qui est terrible, c’est que nous ne savons pas d’où ils viennent et qu’ils ne savent pas où ils vont.» Il a suivi le travail difficile des fonctionnaires triant les «bons» et les «mauvais» réfugiés, essayé de comprendre au quotidien les mécanismes de la loi sur l’asile.
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