jeudi 15 mai 2008

Initiation au français

Les écoles primaires et la commission Suisses-Etrangers de la ville étrennent un programme unique en Suisse: sensibiliser les enfants allophones au français avant leur arrivée au cycle initial. Un article de Céline Fontannaz dans 24 Heures.

Les enfants suivent depuis le mois dernier un cours hebdomadaire d’initiation au français au collège du Pontet.


Ils s’appellent Allan, Anna-Ma­ria, David ou encore Stefan. Ils ont entre 3 et 5 ans, viennent du Chili, du Portugal ou de Serbie et ne parlent (presque) pas le fran­çais.
Les écoles primaires et la ville d’Ecublens ont pensé à eux. De­puis le mois d’avril et jusqu’en juin prochain, ces enfants sui­vent un cours gratuit d’initiation au français, une fois par se­maine. Objectif: les sensibiliser à l’utilisation de la langue orale, avant le mois d’août, date de leur entrée à l’école enfantine Unique en Suisse, le projet, baptisé Piccolo Voice, vient de recevoir l’appui financier de l’Of­fice fédéral des migrations (ODM), lequel a fait de la langue et de la formation son cheval de bataille numéro un en matière d’intégration.
En décalage

«Piccolo Voice a démarré suite au constat que de nombreux en­fants de nationalité étrangère ne parlant pas français à la maison peinaient à comprendre ce que leur disait la maîtresse. Ils étaient en décalage avec leurs camarades, explique Eric Levrat, président de la commission d’in­tégration et d’échanges Suisses­Etrangers d’Ecublens, partenaire du projet. Dans l’esprit de cer­tains parents, l’école va apporter toutes les connaissances néces­saires à leur enfant dans les faits, ce n’est pas si évident.» Sur la centaine de têtes blondes qui feront leur première rentrée cet automne à Ecublens – ville com­posée de 40% d’étrangers –, un quart ne parlent vraisemblable­ment pas le français. Quinze d’entre eux fréquentent au­jourd’hui volontairement Piccolo Voice, cofinancé par l’ODM (4000 francs) et Ecublens (6000 francs). Il est prévu que la démarche se poursuive ces pro­chaines années.
Mission intégrative

«Nous ne prétendons pas faire de miracles, nuance Madeleine Roulet, enseignante. L’idée est que les enfants se fassent l’oreille, apprennent du vocabu­laire de base et acquièrent de l’assurance.» Un gain pour les débuts de leur scolarité enfan­tine. Le projet, qui se veut un premier barrage à l’échec sco­laire, a par ailleurs une mission intégrative: il vise notamment à permettre aux enfants et à leurs parents de faire mieux connais­sance avec le milieu scolaire suisse.

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