lundi 21 avril 2008

L’initiative de l’UDC suscite la crainte du délit de faciès

A une courte majorité, les sondés refusent de laisser le peuple décider. Les partisans du non sont par contre bien plus loquaces.

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Non. Cette initiative de l’UDC est une porte ouverte à l’arbitraire, aux discriminations et aussi à ce que l’on appelle le «délit de sale gueule», le tout sans droit de recours. Cette initiative est consternante. En cas d’acceptation, quelle image donnera la Suisse?
MYRIAM BELAKOVSKY
PRILLY

Non, non et non. Si une telle loi avait été en vigueur depuis des décennies, il y aurait peut-être quelques membres virulents de l’UDC qui n’auraient pas la nationalité suisse aujourd’hui!
RENÉ FAVRE
AIGLE

Les gens doivent être conscients de leur démarche, c’est vrai. Mais les présenter sur grand écran, comme des vedettes de cinéma, tourne au ridicule et à la démagogie. Des critères stricts, définis et jugés par des élus, sont cependant indispensables.
BERNARD TEDESCHI
ÉCHALLENS

Bien que ma prise de position puisse sembler quelque peu rétrograde, je suis d’avis que nous devrions réinstaurer le système selon lequel c’est le peuple qui a le dernier mot sur les naturalisations. Nos ancêtres ont beaucoup lutté pour faire de la Suisse un berceau de l’indépendance, qui repose sur la liberté de penser et d’opinion. Alors pourquoi nous imposer une muselière alors qu’il s’agit de prendre des décisions capitales pour l’avenir de notre nation?
JEAN-CLAUDE RANDIN
YVERDON-LES-BAINS

Oui, le peuple aura le droit d’octroyer la citoyenneté aux étrangers et – bien entendu – le droit de la révoquer. Ensuite, on passera à la justice: le peuple votera sur le sort des accusés et – si ça lui chante – réintroduira, par-ci et par-là, la peine de mort, mettant ainsi fin au laxisme actuel…
On finira bien par le démocratiser, ce pays!
MANUEL OJANGUREN
ÉCUBLENS

Oui. Il y a trop d’abus de la part de personnes qui abusent de nos institutions, lesquelles sont beaucoup trop laxistes avec les profiteurs.
PHILIPPE PERRIN
VAL D’ILLIEZ

En tant que Suissesse, naturalisée de puis 15 ans, j’apprécie ce système politique où chaque voix compte. Mais je vois des dangers dans l’application du vote populaire pour les cas de naturalisations. Celles-ci doivent rester administratives, mais avec des critères qui rassurent la population quant à l’intégration des personnes. Il faudrait donc mettre en place des moyens d’intégration plus conséquents.
CYNTHIA BLOOMER
BURTIGNY

Je trouve judicieuse l’idée de la naturalisation par les urnes, telle qu’elle se pratique de l’autre côté du rideau de rösti. Les candidats de toutes origines confondues sont soumis aux mêmes critères d’appréciation. Ceux qui sont refusés ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Le critère déterminant est la volonté de s’intégrer.
JEAN-FRANÇOIS CHAPPUIS
MOUDON

La naturalisation par les urnes est un procédé inadmissible. Les règles existantes, bien qu’imparfaites pour certains, sont une base suffisante pour ne pas tomber dans le délit de faciès. Un Bernois enraciné en Romandie.
ALFRED KAEMPF
LAUSANNE

Non, les demandes de naturalisation doivent rester une compétence de nos institutions. Lorsque mon mari est devenu Suisse, dans les années 1980, la procédure de naturalisation était longue, exigeante et coûteuse, mais juste et correcte.
DANIÈLE GRBIC
LAUSANNE

Accueillir quelqu’un parmi nous est un geste profond du cœur et de la raison. Ce geste requiert davantage qu’un simple oui ou non subjectif.
MARIE-FRANCE DE MEURON
TROINEX (GE)

La procédure de naturalisation doit être administrative. La Suisse est un des pays qui compte le plus d’étrangers en Europe. Et la procédure actuelle est déjà très stricte et longue. Il ne faut pas la durcir encore plus, quelle que soit la manière. Notamment sans possibilité de faire le recours. Le peuple doit refuser cette initiative fédérale de l’UDC.
SIVA MURUGESU
LAUSANNE

Non, c’est une aberration! Il est insensé de s’imaginer que le peuple peut décider d’une demande de naturalisation, s’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam la personne en question. Cela doit rester un acte administratif, qui permet d’étudier à fond chaque dossier avant de décider.
FRED HOFER
BLONAY

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