(ici la communauté macédonienne
à Renens en 2002) s'intègrent aussi
grâce au réseau social tissé dans
le pays d'accueil. Florian Cella.
Se sent-on intégré lorsqu'on parle la langue du pays dans lequel on vit? La nouvelle loi fédérale sur les étrangers (LEtr), qui entre en vigueur le 1er janvier 2008, considère que parler français (en Suisse romande) est un facteur d'intégration déterminant. Raison pour laquelle l'Office fédéral des Migrations (ODM) ne subventionnera, dès 2009, plus que les projets liés à l'apprentissage de la langue, 2008 constituant une année de transition.
Dans l'Ouest lausannois, qui compte plus d'étrangers que la moyenne cantonale, principalement en raison de son passé ouvrier, on se refuse toutefois à penser l'intégration uniquement en termes linguistiques. «Nous avons ici des étrangers qui paient leurs impôts, qui ont un emploi, mais ne parlent pas très bien français. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont mal intégrés», estime le municipal POP Jacques Depallens à Renens. Et celui qui est également président de la Commission intégration Suisse-Etrangers (CISE) de sa commune de considérer que le travail et les réseaux sociaux dans le pays d'accueil constituent également des indices d'insertion importants.
Projet de module commun«Dispenser des cours de français est un moyen d'intégration. Il y en a d'autres, comme l'information», ajoute Eric Levrat, président de la Commission d'intégration et d'échange Suisses-Etrangers à Ecublens. Cette dernière a ainsi le projet de fournir, dès 2008, une brochure à tous les nouveaux arrivants avec des adresses pour faciliter leur implantation.
Dans le même esprit, les services et les commissions d'intégration des communes de l'Ouest lausannois ont récemment émis l'idée de lancer un module commun axé sur la vie pratique, à l'instar de ce qu'offre le Forum des étrangères et des étrangers de Lausanne.
Les nouveaux venus bénéficieraient alors d'un cours accéléré, dans leur langue, sur le fonctionnement du système politique, des assurances, de l'école ou encore sur le tri des déchets. «Certaines choses se passent très différemment dans d'autres pays», argue Michel Pellegrinelli, municipal à Prilly. Encore au stade d'ébauche, le projet pourrait démarrer l'an prochain.
Offres linguistiques aussiToutefois, pas question pour Renens, Prilly et Ecublens de négliger l'axe linguistique pour autant. Poussées par la loi cantonale sur l'intégration, la LEtr, ou stimulés par les subventions fédérales, les villes développent aussi leur offre.
A Prilly, le budget 2008 alloué à Français en jeu et Lire et Ecrire passe de quelques milliers de francs à 30 000 francs. Ecublens met en place une initiation pour les élèves de l'école enfantine ne sachant pas le français. Enfin, pour 2008, le Service de la sécurité sociale et la déléguée à l'intégration de Renens planche sur un programme sur le lieu et pendant les heures de travail. L'idée est de faciliter l'accès aux cours pour les étrangers aux emplois précaires et aux horaires chargés. «Nous encourageons l'apprentissage, car savoir le français est précieux. Mais le niveau de langue atteint ne doit pas devenir un critère de sélection parmi les étrangers», précise Jacques Depallens.
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