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On appelle cela être gêné. Etre terriblement gêné aux entournures. En l'occurrence, c'est de l'Office fédéral de la statistique qu'il s'agit, austère institution.
Elle s'apprête à publier ce mardi, en catimini - un simple communiqué de presse, sur l'air de «circulez, il n'y a rien à voir» - les chiffres nationaux de l'aide sociale en Suisse. Avec, en particulier des données sur la nationalité des assistés.
Selon nos recherches, il semblerait que ce que l'on avait déjà constaté se confirme: les étrangers sont sur- représentés par rapport aux Suisses dans le domaine de l'assistanat. Pour le dire en deux phrases: près de 40% des assistés sont étrangers. Alors qu'ils ne représentent que 20% de la population de ce pays. Et l'on n'inclut pas dans ces 40% toute la masse des requérants d'asile. Ils feraient exploser la statistique...
Les administrations concernées ont beau se tortiller dans tous les sens (on ne vous raconte pas la difficulté qu'il y a à faire parler les fonctionnaires et à leur faire commenter la réalité...), refuser de donner les chiffres, hurler à la discrimination, les faits sont là, incontournables: la population étrangère de ce pays profite proportionnellement plus de l'aide sociale que la population suisse. Cette situation n'est satisfaisante pour personne.
On suivra donc volontiers un moment, mais un moment seulement, ceux qui plaident pour que les populations étrangères soient mieux intégrées et échappent ainsi à la nécessité de recourir à l'assistance.
Mais on aura aussi une oreille attentive pour ceux qui, dans ce pays, dénoncent le degré de mollesse, de laxisme et de tolérance des institutions sociales et la naïveté de nos cadres légaux en la matière.
Aujourd'hui, au-delà des abus qui nous choquent tous, c'est toute la philosophie de l'aide sociale qui est à repenser.
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