Lire l'article d'Antoine Grosjean dans 24heures
Comment la venue de la conseillère fédérale dans la ville marquée par la violence est-elle perçue? Qu’en attendent les Montheysans?
A l’époque, l’annonce de la venue de Micheline Calmy-Rey à Monthey était passée quasi inaperçue. Aujourd’hui, cette visite agendée le premier février a pris une tout autre dimension. Car depuis deux semaines, tous les projecteurs se sont braqués sur la bourgade chablaisienne, qui a été le théâtre d’actes de violence extrême entre jeunes. La visite de la présidente de la Confédération était déjà programmée avant que ces événements ne surviennent, dans le cadre d’un tour de Suisse qui la mènera dans une dizaine de villes de moyenne importance. Le but: être à l’écoute de la population et de ses préoccupations. Pourquoi Monthey? Parce que la cité valaisanne à forte proportion d’immigrés fait figure de pionnière en matière d’intégration . Elle a en effet été l’une des premières villes du pays à se doter d’une commission ad hoc. C’était en 1968. Près de quarante ans plus tard, la commune traîne une réputation de
coupe-gorge qui agace prodigieusement ses habitants. Si nombre de Montheysans n’ont pas encore eu vent de la visite présidentielle, l’intérêt pour celle-ci ne peut qu’être rehaussé par l’actualité. «Plutôt que de pointer du doigt ce qui ne va pas – sans pour autant minimiser les faits –, j’espère que Micheline Calmy-Rey saluera les efforts faits en termes
d’intégration , confie Aude Joris, municipale démocratechrétienne en charge du dossier de l’intégration . Après tout, c’est le but premier de sa visite. Si celle-ci avait été annoncée après les récents événements, le message aurait été plus négatif; comme si la situation était si grave qu’il faille envoyer la présidente de la Confédération elle-même.» Membres UDC sceptiques D’autres, à l’instar de Grégory Logean, président des jeunes UDC du Valais romand, attendent plus de fermeté de la part de la conseillère fédérale. «Ce serait bien qu’elle tienne un discours ferme. Mais cela m’étonnerait. De toute manière, nous comptons davantage sur le parlement pour prendre des mesures concrètes contre l’augmentation de la violence.» L’abbé Henri Roduit, curé de la commune et président d’une association socioculturelle, n’attend pas grand-chose de la venue de la conseillère fédérale. «Je ne suis pas sûr qu’on puisse résoudre ce type de problématique d’en haut. Il faut que l’ensemble des acteurs de la société, l’école, les parents, les politiques et la justice agissent main dans la main. Une réaction immédiate serait nécessaire, mais la justice traîne et les moyens manquent.»
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