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«Voter deux fois non.» L'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss présidait hier le lancement de la campagne contre les lois sur l'asile et les étrangers. Selon les cinquante-six signataires de l'Appel genevois contre une politique migratoire irresponsable, la loi sur l'asile (LAsi) «créera plus de problèmes humains et sécuritaires qu'elle n'en résout». Quant à celle sur les étrangers (LEtr), elle reviendrait à «interdire dans les faits l'immigration non européenne». L'une des conséquences de l'adoption de ses deux objets, soumis à votation fédérale le 24 septembre prochain, serait «le maintien ou l'augmentation du nombre de clandestins en Suisse»
«Les personnalités signataires de l'Appel genevois viennent de tous les horizons politiques et culturels, et c'est parce qu'elles savent ce que responsabilité veut dire qu'elles luttent contre une politique migratoire irresponsable.» Selon MmeDreifuss, la loi sur les étrangers «condamne les ressortissants d'Amérique latine et d'Asie à la clandestinité». La loi sur l'asile, quant à elle, «viole l'esprit des engagements internationaux que la Suisse a pris dans ce domaine, avec des mesures de contraintes intolérables en termes de dignité humaine». Autre motif d'inquiétude pour MmeDreifuss, la privation de l'aide sociale, qui s'étendrait à tous les requérants dont la demande d'asile a été rejetée, «renvoie aux communes et aux cantons non seulement la charge financière de ces personnes, mais aussi les problèmes de sécurité qui peuvent naître de leur désespoir»
«Je m'oppose à ces deux lois.» Pour Martine Brunschwig Graf, conseillère nationale et ancienne conseillère d'Etat, «plusieurs points de ces nouvelles lois ne sont pas acceptables et vont à l'encontre du respect de la personne humaine». A commencer par la non-entrée en matière pour les requérants sans papier qui ne tient pas compte de «la difficulté, voire l'impossibilité d'en obtenir dans certains pays, et qui représente un refus de celles et ceux qui auraient le plus besoin de notre asile». L'impossibilité de régulariser les sans-papier ou la possibilité d'emprisonner des gens pendant deux ans sont, pour MmeBrunschwig Graf, inadmissibles. La conseillère nationale libérale a rappelé aussi que le Conseil d'État genevois s'était opposé unanimement aux mesures de contraintes, lors d'une déclaration officielle, en 1994 déjà
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