samedi 18 février 2006

Ruey contre Mermoud


Lire l'article de Grégoire Nappey dans 24heures.
L’ancien conseiller d’Etat à qui l’on reproche souvent d’être à l’origine de la crise des «523» affrontait jeudi, pour la première fois en public, l’actuel titulaire du dossier.
Morceaux choisis.


«Je suis le magistrat vaudois qui a, vivant, renvoyé le plus de requérants d’asile dé­boutés. » Voilà qui est un com­ble. Traité de laxiste, accusé d’avoir laissé pourrir une si­tuation lorsqu’il était aux af­faires, l’ex-conseiller d’Etat Claude Ruey se voit obligé de revendiquer sa sévérité à l’époque, lui qui préfère habi­tuellement se profiler en hu­maniste.
Au moment de tenir ces pro­pos jeudi soir à Lausanne, le conseiller national libéral avait face à lui le ministre chargé aujourd’hui de l’asile: l’UDC Jean-Claude Mermoud. Les deux hommes partici­paient à un débat organisé par la Société pédagogique vau­doise sur le thème «Eglises et réfugiés».

«On ne pouvait plus continuer ainsi»
C’était la première fois que Claude Ruey affrontait publi­quement son successeur. Ce dernier n’a cessé de dire, en près de deux ans de crise des «523», qu’il n’a fait qu’hériter d’un dossier mal géré jusque­là. «La Confédération décide et les cantons exécutent, es­time l’ex-ministre. Le devoir du magistrat est d’obtenir des marges de manoeuvre de Berne pour les cas humanitai­res. Mais cette marge n’a cessé de se réduire sous la pression de l’UDC blochérienne.» Ré­plique de Jean-Claude Mer­moud: «C’est du passé. Je ne fais de procès à personne. Une certaine politique appliquée auparavant a conduit à cette situation. On ne pouvait plus continuer ainsi!»
L’ex-magistrat attaque
Ceux qui attendaient un af­frontement Ruey-Mermoud ont été à demi servis. C’est surtout le premier qui a mené l’attaque contre le second: «En 2001, les cantons ro­mands ont obtenu de Ruth Metzler la possibilité de régler certains dossiers. Mais pour­quoi a-t-on attendu 2004 pour aller négocier à Berne?» Les deux hommes étaient entourés d’autres acteurs poli­tiques, ainsi que de responsa­bles religieux. L’idée de la ren­contre était d’exposer le lien entre engagement chrétien, respect des lois et dimension humanitaire. Finalement, c’est surtout une grande synthèse de vingt mois de crise qui a été exposée, où la politique n’a cessé de voler la vedette à la religion. L’ambiance aurait d’ailleurs pu être bien pu hou­leuse si chacun n’avait pas été dans l’attente de la tentative de renégociation des dossiers à Berne

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