Lu dans le courrier des lecteurs de 24heures
Je ne peux pas y croire… Pendant des mois, des années, plusieurs personnes se sont mobilisées pour entourer notre ami T., réfugié tibétain.
Lui, si doux, si dévoué, nous l’avons vu se recroqueviller sur une sourde douleur intérieure, au rythme des réponses négatives de Berne.
Ses amis se sont démenés pour le soutenir dans sa dépression, pour l’accueillir, le visiter, l’encourager à tenir bon. A un moment donné, ils ont craint de le perdre. A force d’interventions, pétitions, etc., l’espoir est un peu revenu.
A la mi-décembre arrive l’ultime réponse de Berne.
Ecore négative! Notre ami n’en peut plus, lui qui pouvait de nouveau sourire, parler… tout est sapé. Le 20 décembre, il décide de partir en direction du nord. La Norvège serait-elle plus accueillante? Il part sans rien, sans rien dire non plus, sinon à quelques initiés.
Trois semaines plus tard, on lit dans les journaux que les Tibétains (même en provenance d’un pays tiers) ne seront désormais plus renvoyés...
J’enrage! Mais, qu’est donc devenue notre politique d’asile, sur quoi se basent les décisions négatives? Pendant ce temps, des gens sont maintenus dans un état d’angoisse et renvoyés vers le vide d’une existence sans issue, et dans le froid d’un hiver rigoureux. Sommes-nous conscients de la responsabilité que nous avons en détruisant ainsi des êtres humains? Un jour il faudra payer la facture de ces crimes.
Bien sûr, ce n’est pas nous qui casquerons, mais nos petits-enfants. Nous croyons-nous tellement à l’abri d’une guerre, se pourrait-il, qu’à notre tour, nous ayons à fuir notre pays et connaître l’exclusion? Ne nous y trompons pas, l’égoïsme mène aux conflits et l’avarice à la pauvreté… à long terme.
Lisette Gay Gland
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