Julien Pidoux dans une brève publiée par 24heures, revient sur la réponse du CF aux inquiétudes de la ville de Lausanne quant à la révision de la loi sur l'asile.
Suite à une requête des élus, la Municipalité de la capitale vaudoise s’était adressée au Département fédéral de justice et police pour faire part d‘inquiétudes liées à la révision de la loi sur l’asile. Elle craint que la suppression de l’aide aux demandeurs d’asile déboutés ne les contraigne à affluer vers les villes.
Les propos de Christoph Blocher ne sont pas pour rassurer les élus lausannois. Dans sa réponse aux autorités, le chef du Département fédéral de justice et police n’apporte guère de solutions à leurs préoccupations, évoquées dans le cadre de la révision de la loi sur l’asile.
S’appuyant sur son expérience dans l’accueil des personnes faisant l’objet d’une décision exécutoire de non-entrée en matière (NEM), Lausanne craint que la suppression de toute aide aux demandeurs d’asile déboutés entraîne également une concentration de migrants en situation irrégulière dans les grandes localités, ainsi qu’une augmentation des charges des instances qui doivent délivrer les prestations minima-les.
Christoph Blocher explique pour sa part que «cette préoccupation avait déjà été évoquée avant l’entrée en vigueur des non-entrées en matière pour les requérants d’asile. A ce titre, il faut relever que le monitoring effectué dans le cadre des NEM ne confirme pas la catastrophe redoutée par les villes suisses en matière de coût et de criminalité. » De son côté, si le syndic lausannois Daniel Brélaz n’est pas surpris du discours tenu par Conseiller fédéral, il ne cache pas une certaine déception: «Je suis de ceux qui pensent qu’il faut croire aux miracles, mais cela dépend encore lesquels.» Rappelons que les Chambres fédérales n’ont pas retenu la proposition d’une phase transitoire de trois ans, au terme de laquelle le forfait unique de 5000 francs par personne déboutée aurait été versé aux cantons. En rejetant cette option, les parlementaires ont décidé d’étendre la suppression prévue à tous les requérants d’asile déboutés, y compris les individus dont la décision est entrée en force avant l’adoption de la loi. Ils ont opté pour une accélération du processus et décidé que le versement d’un forfait unique de 15 000 francs pour les anciens cas était suffisant. Un référendum national a été lancé.
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