Le procès du député islamophobe Geert Wilders, figure-clé du futur gouvernement, s’est ouvert hier matin à Amsterdam.
C’est un procès pour incitation à la haine qui s’est ouvert hier matin aux Pays-Bas. Geert Wilders, député néerlandais d’extrême droite, risque 1 an de prison et près de 10 000 francs d’amende pour ses prises de position contre l’islam. Or, hasard du calendrier… ou pas, ce politicien de 47 ans, chef de file du Parti pour la liberté (PVV), vient de conclure un accord de soutien avec la coalition minoritaire de droite.
Geert Wilders est donc devenu indispensable au nouveau gouvernement des Pays-Bas. En effet, pour obtenir la majorité parlementaire, les libéraux et les chrétiens-démocrates – arrivés en tête des législatives du 9 juin dernier – ont besoin des députés de la droite populiste (24 sur 150). En échange de ce soutien, le leader du PVV a obtenu que le nouveau gouvernement interdise le port du voile intégral comme l’entrée sur le territoire de dignitaires religieux radicaux, l’accélération des procédures d’expulsion des immigrés ayant commis des crimes ainsi que le renvoi des immigrés qui échouent à un examen pour l’obtention du permis de séjour.
Le silence comme arme
Depuis hier, Geert Wilders est jugé pour incitation à la haine raciale et à la discrimination envers les musulmans et les étrangers non occidentaux. Dans des déclarations faites entre octobre 2006 et mars 2008, Geert Wilders a réclamé l’interdiction du Coran, comparé au livre Mein Kampf d’Adolf Hilter. En cause également: Fitna (discorde, en arabe), un court-métrage mis en ligne au printemps 2008, destiné, selon le député, à montrer le caractère «fasciste» du Coran.
«Je suis poursuivi en justice, mais, avec moi, c’est la liberté d’expression de beaucoup de Néerlandais qui est poursuivie», a-t-il lancé aux juges en début d’audience. «J’ai donné mon opinion dans le cadre du débat public et je peux vous assurer que je continuerai à le faire», a-t-il ajouté. Son avocat a ensuite annoncé que son client ne prendrait plus la parole durant le procès, prévu sur sept journées d’audience. «J’ai dit tout ce que je voulais dire et ne retirerai aucun mot, a précisé M. Wilders et, sur conseil de mon avocat, je fais appel à mon droit au silence.»
C’est un peu plus tard que Geert Wilders a demandé la récusation de ses juges. Il a reproché au président Jan Moors ses commentaires à propos de son droit au silence qui, selon lui, sèment un doute sur l’impartialité du tribunal.
Cette première journée d’audience s’est donc achevée sur la nomination d’une Chambre indépendante pour statuer sur la demande de récusation. Elle rendra sa décision aujourd’hui en début d’après-midi. D’ici là, le procès est suspendu. Selon le tribunal, le verdict devrait être rendu le 4 novembre.
Yannick van der Schueren dans 24 Heures
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