samedi 1 octobre 2011

Roms, Libye, voile : le monde rêvé (et déconnecté) d'Arno Klarsfeld

Jeudi 27 octobre, Arno Klarsfeld s'est rendu dans le Nord pour visiter un Centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada). Interrogé par La Voix du Nord, il s'est expliqué sur des récentes déclarations lors d'un voyage à Bucarest qui ont choqué (« On ne fait pas huit enfants quand on n'a qu'une pièce »).

Dans l'émission « Internationales », dimanche sur TV5, Arno Klarsfeld, président du conseil d'administration de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), a prononcé de nouvelles phrases qui ont choqué des lecteurs de Rue89, dont un riverain qui nous écrit :

« Nous étions quelques expatriés à suivre l'émission hier soir et n'en sommes toujours pas revenus !Partagés entre incrédulité et fous rires, nous nous demandons encore si nous avons bien vu ce que nous avons vu et entendu ce que nous avons entendu tant la chose est surréaliste. »

L'avocat Arno Klarsfeld paraît, en effet, à certains moments à côté de la plaque ou très fleur bleue. Au point qu'on peut se demander s'il est dans son état normal. Retour sur les moments « forts » et inquiétants de l'émission.

Le peuple rom est « talentueux »

Arno Klarsfeld rappelle qu'en 1993, il est allé en car en Allemagne avec ses parents (« une nuit de car »), où des foyers roms étaient brûlés par des néo-nazis, pour manifester et les soutenir. « Donc je me suis engagé pour les Roms. » L'anecdote est censée lui donner, d'entrée de jeu, un brevet de non-racisme.

Plus tard, Arno Klarsfeld, de façon incongrue, se met à faire l'éloge des Roms :

« Le peuple rom est tellement talentueux. On voit les enfants, on a envie de pleurer, parce qu'ils sont tellement vifs, tellement intelligents. Et trente ans après, on les retrouve fatigués. »

Lire la suite de cet article de Nolwenn Le Blevennec sur Rue89

Une mosquée pour les musulmans payernois

La communauté kosovare met à l’enquête à Payerne un centre de rencontre et de prière pour les 1200 musulmans de la ville.

«Nous voulons en faire un lieu d’intégration, une vitrine pour notre belle religion qu’est l’islam.» Secrétaire du tout fraîchement créé «Centre culturel et islamique de la Broye», Ekrem Azemi se réjouit. Si tout se déroule comme prévu, les musulmans de Payerne auront droit à leur lieu de culte à l’instar des nombreuses autres confessions enregistrées à Payerne. Dans les faits, cette mosquée est prévue à la rue de la Blancherie 2, dans les anciens locaux d’un bureau d’architecture. L’endroit est bien en vue, à l’entrée de la ville.

Le projet comprendra deux locaux, respectivement de 44 mètres carrés et de 78 mètres carrés. Le premier fera office de bibliothèque et de local de rencontre, le second sera dédié à la prière. Le centre devrait être ouvert tous les jours, mais c’est surtout pour la prière du vendredi qu’on y attend le plus de fidèles.

Près de 400 000 musulmans vivent en Suisse, dont 30 000 dans le seul canton de Vaud, selon les chiffres de 2011 transmis par l’Union vaudoise des associations musulmanes (Uvam). Payerne, quant à elle, compte près de 1200 pratiquants, soit quelque 13% de la population.

Actuellement, faute de local adéquat, les musulmans payernois doivent se rendre à Moudon, à Morat (FR), à Lausanne ou à Fribourg pour se retrouver pour prier. «Ces déplacements sont particulièrement pénibles pour celui qui veut pratiquer sa foi au quotidien ou lors du ramadan», poursuit le secrétaire du centre islamique. «Vu la taille de cette communauté, c’est logique qu’un tel projet apparaisse à Payerne», observe la syndique Christelle Luisier.

Forte de 450 membres, la communauté kosovare compte ouvrir son lieu de prière à d’autres origines. «Turcs, Tunisiens, Algériens, Albanais… Il y a des musulmans d’un peu partout à Payerne, poursuit Ekrem Azemi. Tout le monde pourra venir chez nous.» Le centre de prière est à l’enquête pour trente jours.

24 Heures

Les Roms n’échappent pas aux amendes

Onze mendiants accusés de camping illicite à Lausanne devront payer des contraventions allant jusqu’à 320 francs.

Les mendiants qui dorment la nuit dans des parkings proches des rives du Léman s’adonnent bien à du camping non autorisé, juge la Commission de police lausannoise. Le 13 septembre dernier, onze Roms sont venus contester les amendes qu’on leur avait infligées. Ils ont perdu et sont dès lors censés payer des sommes allant jusqu'à 320 fr., à quoi s’ajoutent 50 fr. de frais.

Leur avocat, Jean-Michel Dolivo, avait souligné que la ville de Lausanne autorise le sommeil à la belle étoile. L’argument a été balayé par la Commission de police. Selon elle, les rapports de police prouvent que les Roms incriminés campaient bel et bien. «Tout le matériel de camping nécessaire à leur confort était étalé à même le sol», affirme-t-elle, en évoquant des photos sur lesquelles «on peut voir des personnes allongées dans des sacs de couchage». Certains dormaient dans des voitures «préparées par ailleurs à les accueillir pour la nuit (couchette). Il ne s’agit clairement pas de conducteurs s’étant immobilisés le temps de bénéficier d’un bref sommeil réparateur comme cela a été autorisé par le législateur.»

Selon la Commission de police, l’accusation est renforcée par la présence des mendiants «pendant des semaines, arpentant les rues lausannoises, tendant la main afin de profiter de la générosité des quidams de notre cité».

L’avocat des Roms dénonce une décision «arbitraire»: «Elle met en évidence que cette population n’est pas considérée comme bienvenue à Lausanne et qu’elle est l’objet d’une forme de criminalisation. Cela fait écho aux persécutions subies par les Roms ces dernières décennies», souligne Me Dolivo.

L’homme de loi et l’association Opre Rom ont dix jours pour faire opposition. Si les sanctions sont maintenues par le ministère public, l’affaire serait alors jugée par un tribunal de police.

24 Heures