Le gouvernement italien a décidé vendredi d'étendre à l'ensemble du territoire "l'état d'urgence face à l'immigration clandestine" déjà en vigueur depuis quelques années dans certaines régions de l'Italie.
L'état d'urgence permettra d'accélérer la construction de nouveaux centres d'accueil et de rétention d'immigrants clandestins, a indiqué le ministre de la Défense Ignazio La Russa.
Le nombre de débarquements d'immigrants clandestins au premier semestre 2008 a doublé par rapport à la même période de 2007, a précisé le ministre au cours d'une conférence de presse à Rome.
Le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni a affirmé au cours d'une conférence de presse que l'état d'urgence était "une mesure technique, déjà utilisée dans le passé et utile pour recourir à des procédures (administratives) accélérées".
Selon M. Maroni les autorités ont dénombré l'arrivée de 10.611 personnes au cours des six premiers mois de 2008, contre 5.378 de janvier à juin 2007.
L'annonce de l'extension de l'état d'urgencea a été immédiatement critiquée vigoureusement par l'opposition.
"C'est une décision abominable", a estimé Giancarlo Bressa, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique à la Chambre des députés. "Ce gouvernement est incapable de gouverner sur des sujets vrais et importants et cherche à faire peur aux gens", a-t-il ajouté.
"C'est un climat d'Etat policier", a surenchéri Rosy Bindi, vice-présidente de la Chambre.
Le gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, a parlé "de morceau de fascisme".
Le tour de vis contre l'immigration mis en oeuvre par le gouvernement de Silvio Berlusconi dès son arrivée au pouvoir en mai a été notamment critiqué par le Parlement européen.
AFP