jeudi 13 mars 2008

Terres et loi à l'Estrée - Ropraz, le 5 mars













jeunes_et_vx_corrDe 17h00 à 19h00. Trois témoignages d'exil se suivent:
Celui de Monsieur Gedda d'Erythrée, 29 ans, qui est en Suisse depuis 2002 et qui est passé par tout le processus de négation de sa personne qui caractérise la procédure d'asile. Il dit son désespoir et son impression de n'être personne. Son désarroi de n'avoir pas le droit de travailler. A l'issue de son témoignage alors que toute la salle est sous le coup de son désespoir, une information incroyable est transmise par un représentant de l'Etat. Le dossier de Monsieur Gedda a été ressorti de dessous la pile et sera réexaminé afin d'éventuellement le transmettre à Berne en raison de l'article 14- b de la loi sur l'asile. Alors que toute la salle est sous le coup de cette nouvelle. Monsieur Gedda n'arrive pas à y croire. Il a été trop détruit pour pouvoir se reprendre à espérer. Un chemin d'exil qui sera très difficile à laisser en arrière pour poursuivre sa vie.
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Le second témoignage de soeur Marie-Louise du Rwanda est très différent. Soeur Marie-Louise a survécu au génocide Rwandais comme toutes les membres de sa congrégations protestantes. A l'intérieur de cette congrégation, pas de Tutsis ni de Hutus, la supérieure une soeur hollandaise est l'une des seules héroïnes européennes du génocide. Elle est restée au côté de ses ouailles. Après les 90 jours de massacres (près d'un mio de morts), Soeur Marie-Louise a passé quelques mois enHollande, puis elle est retournée au pays. Ce n'est pas simple de revivre à côté des boureaux et de leur famille, mais Soeur Marie-Louise a refusé l'idée de l'exil pour s'engager totalement pour la reconstruction de son pays.

Enfin troisième et dernier témoignage, celui d'Ystvan Nagy, qui a quitté la Hongrie en 1968, 12 ans après la révolte de Budapest à laquelle il avait participé. Il raconte comment il a sauté d'un char T-30 lancé à 60km/h, mais aussi comment il a été naturellement et bien accueilli en Suisse. A l'époque on se battait presque en Suisse pour accueillir des réfugiés de l'est dans nos familles. Après avoir obtenu son passeport Suisse, il est retourné visiter la Hongrie et à la chute de l'Empire Soviétique il s'est posé la question d'un éventuel retour. Mais il a décidé de rester en Suisse et s'en trouve très bien.

Après un délicieux repas proposé par Alain Gilliéron aux invités et au nombreux public. Il est temps de repasser dans la grange de l'Estrée pour assister à la table ronde animée par Jaques Poget qui venait d'écrire une superbe introduction dans une réflexion de 24heures.
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Monsieur Steve Maucci du DIRE nous brosse en quelques minutes un tableau des nouveautés de la loi sur l'asile.
Puis nous allons suivre le parcours des requérants. Le premier invité est le pasteur Pierre-Olivier Heller qui est le seul non requérant ou non-fonctionnaire à travailler au CEP de Vallorbe. Il nous lit quelques extrait de son livre de bord, et l'assistance se rend compte de l'importance de la présence de l'église dans ce moment de grande brutalité
j_poget_corradministrative (lire aussi l'article de Jaques Poget et ce p_imhof_corrcommuniqué de l'observatoire de la Lasi).
Puis l'étape suivante c'est Karine Povlakic du SAJE qui nous la raconte, depuis les nouvelles lois, les moyens de recours à disposition des requérants à l'entrée sont extrêmement limité. La tension psychologique à Vallorbe est terrible. Les locaux du SAJE, situé à la gare sont pratiquement pris d'assaut. L'on sent bien que le travail des juristes du SAJE est terriblement stressant et que même les requérants qui passent au travers de ce tri en sont très affectés.
Ceci est confirmé par Pierre Imhof, directeur de l'EVAM, par exemple après 2 mois à Vallorbe, les familles (qui ont été séparées en dortoirs distincts) doivent réapprendre à vivre ensemble, les enfants à aller à l'école. Pierre Imhof parle volontiers du suivi des requérants qui suivent un parcours positifs (permis N et F).
Mais l'Evam est aussi chargée du suivi de déboutés et là, il admets que l'objectif du suivi est bel et bien de dégôuter les gens pour les faire partir. Quelques exemples affreux dans les centre d'aide d'urgence (et c'est encore pire dans les centres pour hommes célibataires). Dans l'assistance on se demande s'il est moralement acceptable de harcèler administrativement des hommes pour en dissuader d'autres de faire une demande. La Suisse est devenue la pire des destinations pour les requérants.
b__z_corrFrancisco Merlo et Brigitte Zilocchi sont en bout de chaîne pour recueillir les débris du système, les personnes brisées et illlgales qui n'ont rien mangé depuis plusieurs jours ou qui on besoin de 5 CHF pour aller prendre une douche dans un lieu d'accueil d'urgence.
L'exception vaudoise a bel et bien vécu. On apprend dans la soirée que le passage à l'aide d'urgence pour les familles ne se pratique pas dans les cantons romands environnants, mais ici oui.
Juridiquement, une action est en cours contre l'application d'une aide "soi disant" d'urgence qui est attribuée de manière continue.
La soirée se termine par une intervention remarquable d'une personne du public qui s'insurge contre le fait que notre société helvétique inflige des souffrances inhumaines à un certain nombre de personnes ceci de manière délibérée et arbitraire. Certes ainsi que le relève Jacques Poget, tous les demandeurs d'asile qui arrivent à Vallorbe ne remplissent vraisemblablement pas les conditions d'octroi de l'asile...
Mais ces lois sont-elles la réponse adéquate ?
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Renvoyée? Ses camarades se mobilisent

Née au Brésil, mais séjournant en Suisse avec sa mère depuis son deuxième mois, Joanna, 12 ans, devrait retourner au pays. Une situation que dénoncent plus de 350 élèves, enseignants et amis dans une pétition.


Entourant Joanna (au centre avec une veste noire),
les élèves ont collecté les signatures. (Edouard Curchod)


Les méandres administratifs con­duisent à nier le bon sens. Ainsi dans une correspondance de l’Of­fice fédéral des migrations au Tribunal administratif fédéral, un fonctionnaire laisse entendre que les facultés d’adaptation d’une fillette préadolescente ayant passé les 12 premières années de sa vie en Suisse militent en faveur de son retour au Brésil et de sa réinsertion dans une classe pri­maire de ce pays. «Affirmer les choses ainsi est une forme grave de maltraitance institutionnelle», estiment les auteurs de la péti­tion, qui vise à permettre à Joanna et à sa mère, Carla, d’ob­tenir leur autorisation de séjour.
Informés il y a peu de la me­nace qui pèse sur leur élève de 6e année, deux enseignants ont alerté la direction du collège des Mousquetaires. «Joanna est une bonne élève, parfaitement inté­grée. Elle a vécu toute sa scolarité à La Tour-de-Peilz et parle mieux le français que le portugais», écrit le directeur François Deles­sert dans une lettre adressée aux enseignants et aux parents de son établissement.
Passant des paroles aux actes, une classe d’élèves de 8e année, dans le cadre d’un cours d’éduca­tion à la citoyenneté, a collecté des paraphes. «Toute la classe a signé, avant de faire le tour du collège. Ils sont vraiment solidai­res et touchés par ce qui arrive à Joanna», relève leur maître, Gianni Ghiringhelli. La pétition et une lettre des élèves de la classe de la jeune brésilienne se­ront remises au Grand Conseil la semaine prochaine.

Les structures d’accueil doivent être améliorées

Treize associations qui défendent les droits des migrants déplorent les conditions de vie au Centre d’enregistrement de Vallorbe.
«La vie au Centre d’enregistre­ment et de procédure de Val­lorbe (CEP) est particulièrement difficile. Les conditions d’accueil s’y sont dégradées.» C’est ce qu’a affirmé hier l’avocat Jean-Michel Dolivo, au nom de 13 associa­tions et du PS vaudois qui défen­dent les droits des migrants.
Selon ces dernières, les ten­sions qui existent à Vallorbe sont notamment le fruit de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile. Une loi qui conduit à «un processus de négation du droit d’asile et à une déshumanisation des requérants». Depuis son in­troduction le 1er janvier, le CEP accueille environ 270 personnes en permanence. Or ce centre a été conçu en 2000 pour en hé­berger une centaine de moins. Il a été aménagé en vue de séjours de deux semaines et non de deux mois comme c’est le cas au­jourd’hui. Ces arguments figu­rent dans un papillon que les défenseurs des migrants desti­nent à la population vaudoise.
«De l’huile sur le feu»
Le document aborde aussi la motion déposée en décembre dernier par les radicaux vallor­biers. Cette intervention deman­dait à la Municipalité d’interdire l’accès de la gare aux requérants. «Il est inacceptable de jeter de l’huile sur le feu par une telle mesure, ouvertement ségréga­tionniste. Le rôle des autorités est plutôt d’agir par rapport aux préjugés existants à propos des requérants et de donner des ex­plications en vue d’atténuer les craintes de la population», re­prend Jean-Michel Dolivo.
Des améliorations sont cepen­dant perceptibles. «Le nouveau responsable de la gestion du cen­tre a apporté des changements qui donnent une atmosphère plus humaine», relève l’abbé Ar­nold, aumônier au CEP. De leur côté, le canton, Vallorbe et l’Of­fice fédéral des migrants ont consenti des efforts. «Mais c’est insuffisant. Les espaces de loisirs et d’échange et les possibilités de contact avec l’extérieur doivent absolument être améliorées», souligne l’avocat. «Sans oublier les enfants, plus nombreux de­puis quelques semaines», con­clut l’abbé Arnold.

L’islam ébranle les Pays-Bas

L’intégration des musulmans divise la société hollandaise. Au travers d’un film, le chef de la droite populiste en a fait son fonds de commerce. De son côté, le gouvernement de centre-gauche s’empêtre dans le débat. Un article de Sabine Cessou pour 24 Heures.


Geert Wilders tient tou­jours les Pays-Bas en alerte, avec un film con­tre le Coran annoncé depuis fin novembre. Les pressions s’accu­mulent pour que le chef de la droite populiste, 9 députés au parlement, renonce à diffuser son brûlot. Le gouvernement craint des protestations compa­rables, dans le monde musul­man, à celles qu’avaient suscitées les caricatures danoises du pro­phète Mahomet.
Aucune chaîne de télévision n’a voulu prendre le risque de montrer le film. Geert Wilders, qui pourrait le mettre en ligne sur internet, a déjà obtenu ce qu’il recherchait: une promotion intense et des effets dévastateurs sur la vie politique de son pays.
Le gouvernement de centre­gauche, en effet, est au plus bas dans les sondages. Déjà en berne, la cote de popularité de Jan Peter Balkenende, le premier ministre, a sombré depuis qu’il s’oppose à la diffusion du film. Une majorité de Néerlandais lui reprochent de ne pas défendre la liberté d’expression. Geert Wil­ders, lui, est d’autant plus à l’aise pour dénoncer une «capitula­tion » devant l’islam que la gau­che s’empêtre elle aussi dans le débat.
Voilà plus d’un mois que les travaillistes discutent de la pos­sibilité pour des fonctionnaires musulmans de refuser de serrer la main des femmes. Job Cohen, le maire d’Amsterdam, a d’abord estimé que ce n’était «pas indis­pensable » de serrer toutes les mains. Il a été rappelé à l’ordre par Wouter Bos, le chef du Parti travailliste et vice-premier mi­nistre, qui a insisté sur le respect de la «norme du pays d’accueil». Une semaine plus tard, Wouter Bos, qui cultive le vote turc et marocain, a fait un revirement. «Il peut y avoir des exceptions à la norme, a-t-il déclaré, si d’autres intérêts pèsent plus lourd.» Ce sont précisément ces «autres intérêts» qui exaspèrent les Néerlandais. Les exemples se multiplient, de responsables prêts à plier devant les exigences d’un islam de plus en plus ortho­doxe. Le burqini, nouveau maillot de bain islamique qui recouvre tout le corps des fem­mes, est accepté dans la plupart des piscines du pays. Un tribu­nal de Maastricht a condamné le 5 mars une Néerlandaise à 350 euros d’amende pour avoir traité son voisin d’«Oussama». Cette allusion à Ben Laden re­lève de la «diffamation», a es­timé le juge, dans le «contexte néerlandais».
Incidents montés en épingle
Ce «contexte» suppose une société pacifique et harmonieuse qui semble bel et bien relever du passé. Les exemples d’intégra­tion réussis ne font guère parler d’eux, tandis que chaque nouvel incident est monté en épingle. Trois élus municipaux travaillis­tes ont ainsi fait scandale, fin 2007, pour avoir signé une péti­tion intégriste. Seule l’une d’en­tre eux, Ismaila Bouchri, a été exclue du parti, parce qu’elle avait copieusement insulté un citoyen, l’invitant à «se convertir à l’islam ou bien la fermer».
Aujourd’hui, plus grand monde n’est prêt à défendre la société multiculturelle, en panne de modèle de rechange. Holland Loves Muslims, un site internet lancé début février pour contrer l’islamophobie de Geert Wilders, espérait rassembler 50 000 si­gnatures en dix jours. Il n’en a récolté que 2000, et un nombre équivalent de messages de haine.
Selon un sondage commandé à la mi-février par l’émission de débats télévisés EenVandaag, les Néerlandais sont prêts à accep­ter n’importe quel type de pre­mier ministre: femme, céliba­taire, athée, homosexuel ou juif, mais pas de musulman.

Loi sur la contrainte

Le sort de la loi sur la contrainte est suspendu aux pistolets à électrochocs. La conférence parlementaire de conciliation n’est pas parvenue à trouver un compromis sur le recours aux Taser. Si une des Chambres dit non, le texte sera abandonné.
La loi sur l’usage de la con­trainte ne verra le jour qu’avec les Taser. La conférence parle­mentaire de conciliation, censée trouver un compromis sur le recours aux pistolets à électro­chocs lors du renvoi d’étrangers par la force, a soutenu par 17 voix contre le 9 la position favorable du Conseil national. Elle a refusé toute solution in­termédiaire.
Par 14 voix contre 11, la majo­rité n’a pas voulu introduire des conditions strictes pour le re­cours aux pistolets à électro­choc. La minorité aurait sou­haité autoriser ces armes seule­ment contre les personnes qui «mettent gravement en danger leur vie ou leur intégrité corpo­relle ou celle d’autrui, pour autant qu’il n’existe aucun autre moyen d’écarter ce danger».
Si l’une des Chambres, qui se prononceront la semaine pro­chaine, refuse la proposition de la conférence, la loi sur l’usage de la contrainte sera enterrée. Jusqu’à présent, le Conseil des Etats s’est toujours opposé fer­mement à l’usage des Taser lors du renvoi des étrangers.
Les opposants mettent en avant les risques liés à l’utilisa­tion des armes. D’après Am­nesty International, des centai­nes de personnes seraient mor­tes dans le monde après avoir été soumises à ces décharges. La loi sur l’usage de la con­trainte précise les moyens à disposition de la police lors de l’expulsion d’étrangers. En in­terdisant les bâillons, casques intégraux et autres mesures pouvant entraver la respiration, elle est censée prévenir de nou­veaux décès. ATS

Amnesty mobilise contre l'expulsion d'un camerounai par la Suisse

L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a lancé une mobilisation internationale pour demander aux autorités suisses de renoncer à l'expulsion d'un jeune Camerounais, passible de prison dans son pays en raison de son homosexualité.

Amnesty International a demandé à son "réseau international de près de 100.000 personnes appelées à se manifester dans les cas urgents" d'envoyer des lettres ou courriels de protestation à l'Office fédéral des migrations (ODM), a indiqué mercredi le porte-parole de l'organisation en Suisse, Jurg Keller.
Les autorités suisses ont refusé la demande d'asile d'Anatole Zali, 18 ans, qui peut être "renvoyé à tout moment", a indiqué M. Keller. M.Zali se trouve actuellement en détention à l'aéroport de Zürich, en attente d'expulsion.

Le jeune homme avait fui en Suisse car, étant homosexuel, il risque entre six mois et cinq ans de prison dans son pays d'origine, a expliqué M.Keller. De plus, les homosexuels emprisonnés sont menacés de mauvais traitements par leurs codétenus, a-t-il fait valoir.

Amnesty International a également engagé une avocate pour assister M.Zali et faire appel de la décision de l'ODM.
Le porte-parole de l'ODM, M. Jonas Montanie, a assuré à l'agence de presse suisse ATS que les messages qui lui sont adressés à la demande d'Amnesty International "ne peuvent pas influencer la décision" des autorités suisses. "La demande d'asile de M.Zali est close et a été refusée", et cette décision a déjà été confirmée par le Tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire helvétique, a-t-il souligné.
L'ODM rend une décision négative quand le dossier n'est pas crédible ou si la personne concernée a la possibilité de vivre son homosexualité dans son pays d'origine, a indiqué M.Montani. Dans de nombreux pays, il existe des grandes villes où l'homosexualité est admise, a-t-il ajouté.
Les demandes d'asile pour des raisons d'orientation sexuelle restent isolées et la plupart d'entre elles sont refusées, a également précisé le porte-parole.
Lire aussi cette dépêche de l'ATS