mercredi 24 février 2010

Lutte contre le racisme: une commission fédérale demande une législation plus stricte

La législation suisse ne suffit pas pour lutter efficacement contre les discriminations raciales. Rapport à l'appui, la Commission fédérale contre le racisme demande un tour de vis. Le droit pénal permet certes de s'en prendre aux actes des extrémistes de droite, mais des lacunes existent dans les droits privé et administratif. Résultat: chaque jour, des personnes sont discriminées lors de la recherche d'un emploi ou d'un appartement ou pour l'accès à certains biens et services. La commission n'exige rien de nouveau mais seulement l'application des principes constitutionnels au quotidien. (SWISS TXT)

Lire le communiqué de presse de la CFR (commission fédérale contre le racisme)

Belgique: des dizaines de familles demandeuses d’asile à la rue

Photo belgaLa Plate-forme Mineurs en exil et plusieurs organisations et institutions de défense des droits de l'enfant déplorent mardi l'incapacité de Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'exil, de fournir un accueil aux familles demandeuses d'asile. Celles-ci sont alors parfois renvoyées vers la gare du Nord pour trouver refuge.
Selon les signataires du communiqué, depuis le 15 février, "on constate une croissance spectaculaire du nombre de demandeurs d'asile, essentiellement des personnes en provenance d'Europe de l'Est".
"Ces personnes, qui introduisent une première demande d'asile, se voient refuser l'accueil en raison de la saturation du réseau. Depuis une semaine, pas moins de 170 personnes (des familles) n'ont pas bénéficié d'un accueil. Le 22 février, on totalise déjà 378 demandeurs d'asile, dont 260 d'entre eux (à nouveau des familles) se voient refuser tout accueil", dénoncent-ils.
Les services de première ligne sont déjà saturés par leur propre public cible et ne sont pas en mesure d'accueillir les demandeurs d'asile. "Ils conseillent donc aux familles d'aller trouver refuge à la gare du Nord", ajoute le communiqué.
Cette crise de l'accueil a poussé le CPAS de Bruxelles à assigner le gouvernement fédéral en référés car il reçoit tous les demandeurs d'asile qui sont fictivement domiciliés par défaut à l'Office des étrangers ou au Commissariat général aux réfugiés et apatrides.
La Plate-forme Mineurs en exil et les organisations qui la soutiennent réclament une solution immédiate pour l'ensemble des bénéficiaires du droit à l'accueil et "envisagent de porter les décisions de refus d'accueil devant la justice".

Une information de l’agence belga/chds sur le site 7sur7

Roms: manifestation anti-raciste à Bucarest

Plus de 200 représentants d'ONG de la minorité Rom ont demandé mercredi la démission du ministre roumain des Affaires étrangères Teodor Baconschi, l'accusant de "racisme", lors d'une manifestation devant le siège du gouvernement, a constaté un photographe de l'AFP. "Nous ne pouvons pas accepter le racisme à un si haut niveau et en même temps attendre que les autorités locales, le directeur d'école, le policier ou le maire regardent les Roms comme des citoyens ayant des droits égaux et essaient de faire quelque chose pour eux", a déclaré David Marc, le directeur de l'Alliance civique des Roms, à la chaîne Antena 3. Dans une déclaration à la presse, le ministre avait notamment dit: "Nous avons des problèmes physiologiques, naturels, de délinquance au sein de certaines communautés roumaines et notamment des communautés de ressortissants roumains d'origine rom".

Info trouvée sur le site d’Europe 1

Le 1er mars, "Journée sans immigrés"

Le collectif "la journée sans immigrés, 24 heures sans nous" invite les travailleurs immigrés ou ceux qui se sentent sensibles à leur reconnaissance à ne pas travailler le 1er mars prochain pour montrer leur importance économique, a rappelé un communiqué commun de la CFDT, FSU, Solidaires, Unsa et du Syndicat de la magistrature. Les organisations "estiment qu’il faut mettre fin à l’instrumentalisation des politiques d’immigration, d’intégration et d’accès à la nationalité et ouvrir un débat serein, responsable et garant des droits fondamentaux dans l’égalité, la justice et la solidarité".

Une info trouvée sur le site d’Europe 1

Mieux combattre l’immigration clandestine en Europe

Une politique de lutte contre l’immigration clandestine irréprochable en matière de droits de l’homme, c’est à quoi doivent s’atteler les pays de l’Union sans quoi ils pourraient écoper de sanctions financières. L’avertissement est venu de la nouvelle Commissaire européenne en charge du dossier. Pour elle, l’action de Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières doit être renforcée.

“Il doit être très clair dans toutes les opérations où Frontex est impliquée que la teneur de la mission doit être déterminée à l’avance” a t-elle précisé. Et quand on lui demande si le “non renvoie” immédiat des clandestin sera désormais le principe de base en haute mer la réponse est claire: “oui”.

Cette éventuelle pénalité financière n’en est encore qu’au stade de la proposition. Selon un analyste, cette dernière “ne résoudra pas le problème de la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés potentiels en haute-mer et dans les territoires africains tiers mais pourrait renforcer les capacités de Frontex et idéalement celles des Etats membres du sud de la méditerrannée”.

En 2008, l’Union européenne a intercepté plus de 170 000 immigrés clandestins.

L’immigration clandestine en Europe sera au coeur d’une réunion spéciale qui se tiendra ce jeudi à Bruxelles. Face à ses homologues européens, le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, y défendra 29 mesures destinées notamment à combattre l’immigration illégale.

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Cuba rapatrie 194 boat people haïtiens

Un retour volontaire que les réfugiés économiques avaient exigé en raison de la misère effroyable sévissant dans les prisons cubaines où ils étaient détenus depuis novembre.

Les autorités cubaines ont rapatrié mardi au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince) 194 boat people au terme d’un séjour en prison d’environ quatre mois, a constaté le correspondant local de Radio Kiskeya.

Les clandestins affirment avoir demandé eux-mêmes d’être ramenés au pays parce qu’ils ne pouvaient plus "continuer à accepter les conditions carcérales extrêmement misérables" qui leur étaient imposées dans l’île communiste.

L’embarcation qui transportait ces voyageurs avait échoué dans les eaux territoriales de Cuba en novembre dernier au moment où ils tentaient de fuir le pays et l’insécurité économique au quotidien.

Leurs familles étaient restées depuis sans nouvelles et croyaient qu’ils avaient péri durant la traversée.

A leur arrivée à l’aéroport international du Cap-Haïtien, les boat people ont été accueillis par des représentants de l’office national de la migration (ONM).

Pour sa part, l’organisation internationale de la migration (OIM) a remis un viatique de 10 dollars américains à chacun des rapatriés.

En attendant de pouvoir regagner les localités d’où ils sont originaires, ils se retrouvent parmi les sinistrés du séisme du 12 janvier installés au gymnasium de la deuxième ville du pays qui s’est transformé en camp de réfugiés.

Une tendance à la reprise des voyages clandestins d’Haïti vers les pays voisins est constatée depuis quelques semaines. spp/Radio Kiskeya

Les sans-papiers veulent être régularisés, le patron déménage

Les locaux de l'agence d'intérim Multipro, occupés par les employés sans-papiers (Marie Kostrz/Rue89)

Depuis le 23 octobre 2009, 32 employés sans-papiers occupent les locaux de l'agence d'intérim Multipro, à Paris, afin d'obtenir une promesse d'embauche qui leur permettrait d'être régularisés. Le patron a préféré déserter les lieux et ouvrir une nouvelle agence à quelques rues de là.

Lire la suite de cet article de Marie Kostrz sur Rue89

Apprentis sans papiers: «Genève doit suivre Lausanne»

La députée PDC Anne Marie von Arx-Vernon souhaite que la Ville de Genève, à majorité de gauche, s'engage pour la formation des jeunes sans-papiers. Propos recueillis par Rachad Armanios pour le Courrier.
Face à l'interdiction d'engager des apprentis sans-papiers, les collectivités publiques progressistes sur cette question, comme la Ville de Genève, devraient se solidariser avec l'exécutif de la municipalité lausannoise, qui a créé la polémique en annonçant son projet d'engager quatre apprentis sans-papiers (lire également en page 5). C'est l'avis d'Anne Marie von Arx-Vernon, députée PDC et auteure d'une motion en faveur d'un «chèque apprentissage» pour jeunes clandestins ayant effectué leur scolarité à Genève que le Grand Conseil devrait en toute logique refuser les 18-19 mars prochains. Suivant ainsi la commission de l'économie qui a voté contre l'entrée en matière. Cette motion est relayée au Conseil national par le PDC genevois Luc Barthassat. Elle vise à offrir aux jeunes sans-papiers des places d'apprentissage en entreprise.
Est-il légitime, comme le projette l'exécutif de Lausanne, de transgresser la loi en engageant des apprentis sans-papiers?
Anne Marie von Arx-Vernon: Oui, dès lors que l'on place l'humain au centre des préoccupations et en se fondant sur la prépondérance de la Convention des droits de l'enfant. Contrairement à des entreprises, des collectivités publiques peuvent et doivent prendre ce risque politique pour montrer l'exemple. Patrice Mugny, lorsqu'il était maire de Genève, avait dit son intention que la Ville donne l'exemple. On attend toujours. Par solidarité avec Lausanne et pour mettre un maximum de pression sur Berne, Genève et d'autres municipalités seraient inspirées d'emboîter le pas à Lausanne.
Que propose votre motion?
Elle demande de mettre en oeuvre un mode d'accès à l'apprentissage dual, pour les jeunes sans-papiers ayant suivi leur scolarité à Genève et qui y sont donc intégrés, en se fondant sur le principe du chèque service. Créé il y a dix ans, il permet d'engager du personnel de maison dont certains sans statut légal, tout en déclarant les charges sociales. Ces travailleurs au noir passent dans une zone «grise», ce qui met fin à une certaine hypocrisie tout en protégeant ces gens en situation très précaire. Malheureusement, la commission de l'économie n'est pas entrée en matière – à une voix près.
La commission ne voulait pas placer les patrons en situation d'illégalité...
On sait bien que ce chèque frise le code. Si le «chèque service» concerne des particuliers, là, l'employeur est une entreprise dont la responsabilité est plus grande. Le chèque apprentissage n'est plus pertinent s'il met les PME en difficultés, car le but est de les aider à engager des apprentis qu'elles sont prêtes à employer. C'est pourquoi il faut changer de stratégie, en continuant à faire pression pour que la loi change au niveau fédéral – c'est le but de la motion de Luc Barthassat – et en renforçant l'apprentissage pour les écoliers sans-papiers en écoles professionnelles. Multiplier les places et les filières dans ces écoles est d'ailleurs, selon mes informations, la voie étudiée par le Département de l'instruction publique qui n'a toujours pas rendu son rapport sur la question, attendu pour février 2009.
Vous renoncez au chèque apprentissage à Genève?
Nous comprenons les réticences des entreprises, mais nous regrettons que la commission ait refusé l'entrée en matière qui aurait permis d'explorer d'autres pistes. C'est d'autant plus regrettable que certains, dont des libéraux «humanistes», sont d'accord sur le fond. Seulement, ils n'ont pas voulu exposer ces jeunes à la vindicte populiste de l'UDC et du MCG. Ils craignent aussi que la solution soit pire que le remède au cas où exposer ces familles déboucherait sur leur expulsion.
Ce n'est pas votre avis?
Pour ne pas «réveiller le chat qui dort», jusqu'à quand doit-on se taire en laissant ces jeunes livrés à eux-mêmes? Alors qu'ils sont parfaitement intégrés, on les laisse à la rue, à la merci des tentations de la délinquance et du travail au noir. Et pourquoi se priver du travail de ces jeunes que nous scolarisons alors même que nous devrons ensuite faire appel à de la main-d'oeuvre étrangère? Cyniquement dit, il s'agit d'un retour sur investissement: un écolier coûte 14 000 francs par an. Mais avant tout, sur le plan humain, ces jeunes sont doublement discriminés face à l'apprentissage: en tant que sans-papiers et parce qu'ils ne suivent pas le cursus universitaire où là, ils n'auraient pas de problème.