mercredi 2 août 2006

Les Noirs défilent pour l’égalité et la reconnaissance


«Le respect, ça change la vie» clame la banderole soutenue
par les manifestants qui ont défilé hier dans les rues du centre-ville.

Sous l’impulsion du Mouvement pour la dignité du Noir, près d’une centaine de Noirs du canton ont manifesté dans les rues de Lausanne pour l’égalité, le respect et la reconnaissance de leurs droits.«Nous vivons en Suisse, nous y payons nos impôts. Nous sommes aussi la Suisse et sommes là pour faire la fête comme tout le monde», déclarait Georges Blézon-Dérou, président du Mouvement, en référence à la fête nationale. «Halte aux discriminations et aux amalgames, nous ne sommes pas tous des dealers. Arrêtez de nous ghettoïser, nous voulons l’égalité, le respect et la reconnaissance de nos droits», scandait le cortège, tandis qu’il se dirigeait de la place de la Palud à la tour Haldimand.
Avant de faire demi-tour pour se diriger vers le Palais de justice de Montbenon. «La balance de la Justice est déséquilibrée. Il faut la redresser», lançait Georges Blézon-Dérou aux manifestants. Arrivés sur l’esplanade de Montbenon, plusieurs allocutions ont marqué la fin de la manifestation. Des représentants des associations soutenant l’initiative ont alors pris la parole: le Forum pour les étrangers et étrangères de Lausanne (FEEL), SOS Racisme et le Carrefour de Réflexion et d’Action contre le racisme anti-noir (CRAN).

EMMANUEL BORLOZ

La pasteure a osé

(...) Le 31 juillet à Mont-sur-Rolle, la venue de Christoph Blocher a pu se dérouler dans le calme. La fête était sous haute-surveillance: en plus des quatre gardes du corps engagés par la commune pour la circonstance, il n'y avait pas moins d'une trentaine de policiers anti­émeutes et d’agents de sécurité vaudois pour contrer tout débor­dement. De plus, une ren­contre, organisée vendredi der­nier entre la Municipalité, la po­lice et les militants anti-Blocher, avait défini les règles du jeu. Le stand pour la pièce de théâtre parodiant le discours du con­seiller fédéral devait rester en dehors de la place de fête et l’action devait être terminée vers 19 h 30. Les autorités avaient même reçu l’assurance que les jeunes noirs qui allaient organi­ser le scrutin pour la plus drôle des étiquettes de Blocher-sur­ Rolle étaient des gens bien intégrés.

Humour coloré et Conseiller fédéral encadré

La pasteure a osé
Relégués dans un coin, sans micro, les acteurs de la saynète anti-Blocher ont ainsi passé ina­perçu, sauf pour l’extrémiste de pacotille Ted Robert qui ne ces­sait de les invectiver. Si l’arrivée de Christoph Blocher, accompa­gné de son épouse Silvia, a suscité des huées, celles-ci ont été bien vite couvertes par les applaudis­sements d’une foule acquise à sa cause, renforcée par des groupes de jeunes UDC venus de Fribourg et du Valais. «Vous accueillir n’est pas de tout repos pour un petit village», lançait à la tribune le syndic Hubert Monnard. Alors qu’on avait pris soin d’écarter toute déclaration politique in­tempestive, c’est de la pasteure Sarah Golay qu’est venu un appel au public à choisir dans quelques semaines entre une Suisse qui verrouille sa porte et celle qui exclut la peur de l’autre (...)

Extraits de l'article de Madeleine Schürch paru dans le 24 Heures

Une colonie de vacances très colorée

Par Isabelle Gay, à lire dans le Courrier

VALAIS - A Haute-Nendaz, des enfants de requérants d'asile provenant de douze nationalités différentes passent leurs vacances en colonie. Un séjour multiculturel qui exige respect et souplesse.

Chancelvie, 8 ans et demi, vient du Congo, et ses vacances, elle les passe en colonie à Haute-Nendaz. «C'est la deuxième année que je viens ici. J'aime bien la nourriture et les activités qu'on nous propose, surtout lorsqu'il y a des jeux avec de l'eau.» Chancelvie fait partie des nonante enfants de requérants d'asile du Valais accueillis au camp. C'est l'Office de coordination des prestations sociales du canton qui organise depuis quatorze ans ce séjour estival. «Avant, chaque foyer de requérants organisait sa propre colonie. En 1994, on a eu l'idée de regrouper tous ces enfants en un même lieu», explique la responsable du camp Juliane Rey-Bellet.
Et cette colonie n'est de loin pas traditionnelle. Douze nationalités différentes sont en effet regroupées sous un même toit durant une petite semaine. «Cela nous demande passablement de souplesse. Nous devons respecter les religions de chacun et leurs rituels. Nous ne cuisinons pas de porc car la majorité des participants sont musulmans», raconte la jeune femme de 25 ans.
Du côté des enfants, en revanche, il ne semble y avoir aucun problème de cohabitation. Pour la responsable, «les enfants de cet âge (soit de 7 à 14 ans, ndlr) ne connaissent pas le racisme». La petite Chancelvie s'est même fait plusieurs amis durant ces vacances. «Je dors avec cinq autres filles dans la chambre. Parfois ce n'est pas facile car nous ne sommes pas d'accord sur tout, et on se fait un peu la tête. Mais bon, ça s'arrange très vite.»
Au programme des deux semaines, les activités sont nombreuses: sport, bricolage, spectacles et balades. «Nous essayons de les sensibiliser à la nature, une association écologiste est également venue leur parler. Ce sont des enfants qui s'amusent de peu de choses. Il faut dire que ce sont leurs seules vacances de toute l'année. Alors ils en profitent jusqu'au bout», explique Juliane Rey-Bellet.
De nombreux bénévoles ont répondu présent pour le bon fonctionnement du camp. Des étudiants de l'école sociale de Sion, des volontaires du Service civil international, des employés de l'Office de coordination des prestations sociales, ainsi que d'anciens participants à cette colonie devenus de jeunes adultes requérants. Au total trente personnes travaillent pour ce séjour.
Cindy Jaggi fait partie de l'équipe. Elle a pris sur ses vacances pour venir à Haute-Nendaz. Sa fonction: monitrice. Et cette colonie, c'est pour elle une véritable affaire de famille. «Mon père et mon frère sont en cuisine, ma mère, ma soeur, mon parrain et moi-même sommes moniteurs. En fait, nous adorons ces enfants, ils sont très attachants. C'est vrai que leurs origines diffèrent, mais cette expérience est plus enrichissante que compliquée. Nous apprenons beaucoup sur leurs cultures», commente-t-elle.
Le rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine, tant pour la petite Chancelvie que pour Cindy: «On a hâte de se retrouver dans une année!» conclut la monitrice.

Une nouvelle citoyenne s’exprime sur l’intégration

LE LIEU
Après la lecture du Pacte d’al­liance de 1291, invitée à s’exprimer offi­ciellement, Sevledina Gabeljic, nouvelle citoyenne suisse (2003) et conseillère communale (2006), épouse de Nail, maman de Dzemail (7 ans) et Saban (3 ans) a exprimé son désir de «montrer l’exemple en s’intégrant activement et le plus possi­ble dans une vie communale de proximité que j’apprécie pour ce qu’elle nous apporte par sa ri­chesse de connaissance, sa diver­sité des langues et des cultures». R. K.